Chaque saison a ses beautés. La forêt, l'hiver, c'est la nudité. Ce sont des arbres coupés à tort et à travers, une exploitation sauvage perpétrée par des goujats. Il y en a partout sur les sentiers, si bien qu'on est obligé d'escalader les troncs pour traverser les rus, le chemin étant infranchissable. Les sangliers aussi font et défont le sous-bois, creusent la terre pour se rouler dans la boue. Les chevaux et les cavaliers, pourtant interdits, laissent l'empreinte de leurs sabots profond dans le sol humide. La forêt en décembre, boue et désolation...
Soudain, un rayon de soleil éclaire la scène et tout change. Les feuilles marron deviennent dorées et prennent des teintes de fête. On peut regarder l'astre en transparence dans leur dentelle ocre. Plus loin, nous sourions devant ces champignons sur un tronc qui lui donnent l'air d'être un arbre à macarons en chocolat ! Les toiles d'araignée brillent de mille gouttelettes cristallines et les mousses microscopiques se prennent pour de grands épicéas.
Tandis que nous nous émerveillons, on nous regarde discrètement. On sait, à la vue des arbres râpés par les bois des cerfs qui viennent s'y frotter, que les animaux ne sont pas très loin. Les chevreuils ont laissé quelques traces aussi discrètes que caractéristiques. Nous n'en verrons pas traverser devant nous de leur trot léger. Nous leur laissons le champ libre et la jouissance totale de leur domaine protégé.
Il est temps d'aller chercher du houx pour décorer la table du réveillon...
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