vendredi 31 octobre 2014

Cluny, celui de Paris

Comme je vous le disais dans l'article précédent, j'ai vécu longtemps à Paris ou autour mais je n'en ai pas découvert tous les trésors. Habitant maintenant relativement près de Cluny, en Bourgogne, j'ai eu envie d'aller voir Cluny, celui de Paris. Les bâtiments actuels correspondent à l'ancien hôtel particulier datant du XVème siècle et appartenant à l'ordre clunisien, ultra puissant et richissime. L'architecture renaissance ressemble à celle du palais Jacques Coeur, à Bourges. Je n'étais pas dépaysée. La cour intérieure est somptueuse. Sur la façade, les innombrables coquilles nous rappellent que nous nous trouvons sur l'itinéraire parisien du pèlerinage à Compostelle. Mais ce qui m'intéressait se trouvait derrière la lourde porte...
Le Musée du Moyen Age me permettait de poursuivre mes voyages dans le temps. J'adore visiter des châteaux, des monuments, me frotter à l'Histoire, moi qui suis frustrée de n'avoir retenu que trop peu de choses de mes années d'écolière. A Cluny, les salles s'enchaînent et nous entraînent jusque dans les anciens thermes antiques. On y trouve les statues et les têtes qui ornaient la cathédrale Notre Dame et qui avaient été déboulonnées à la Révolution. Leur taille est si impressionnante qu'on se demande comment elles pouvaient tenir sur la façade. Et puis on repasse devant Notre Dame, on lève les yeux et on comprend que oui, la démesure, la taille du bâtiment, ça devait le faire ! Et dire que les têtes monumentales n'ont été remises au jour qu'en 1977, par hasard, dans un hôtel particulier du 9ème arrondissement !
Ce qui m'a passionnée dans cette visite, outre les collections permanentes, c'est l'exposition intitulée "Voyager au Moyen Age". Les différents types de voyages (commerce, guerre, pèlerinage) y sont évoqués. Je me suis retrouvée face à des manuscrits ayant appartenu à Jean de Berry, à des chaussures d'époque et à des selles d'apparat. Tous ces objets quotidiens qui ont le pouvoir d'émouvoir parce qu'on sait que des ancêtres plus ou moins prestigieux les ont tenus entre leurs mains. Et fatalement, me revoilà, baba, devant Saint Jacques ! En plus, l'exposition se trouve dans la partie des thermes qu'on appelle le "frigidarium", salle impressionnante de 14 m et des poussières de hauteur sous voûte. A ce moment, piétinant derrière le flot de visiteurs pour accéder à chacune des pièces, je songe que j'adorerais me retrouver seule dans cet endroit. L'atmosphère doit y être incroyable, les vieilles pierres doivent avoir des tonnes d'histoires à raconter...
Le clou du spectacle, comme on dit, c'est toute la série de tapisseries "La Dame à La Licorne" et qui représentent les cinq sens. Un trésor artisanal dont j'aurais aimé connaître les techniques pour pouvoir mieux apprécier le résultat. Et puis, il y a les vitraux, ceux qui viennent de la Sainte Chapelle et les autres. Exposés dans une salle obscure qui fait ressortir leur lumière. Leurs couleurs sont envoûtantes et attirantes. Tiens, je me mettrais bien à restaurer des vitraux, moi, dans une prochaine vie...

Et puis, pour finir ce petit tour d'horizon, il y a tout le travail de l'ivoire et autres supports précieux, notamment ces petits coffres décorés de motifs illustrant les codes du roman courtois. Des petits bijoux. 
Voilà donc le récit de ma visite du musée du Moyen Age de Cluny. Je quitte la capitale, pas fâchée de retrouver ma campagne. Je poursuis ma thématique "Saint Jacques de Compostelle" dès le prochain article !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

chouette ! voilà, la boucle est bouclée : rue de la huchette, église saint séverin, vieux campeur, musée de cluny.... mon quartier préféré avec celui du Marais, confrontation entre l'histoire et le monde moderne, les deux étant intimement imbriqués. J'adore retrouver l'un dans l'autre.
Finalement, Paris est une ville merveilleuse à visiter, non pour y habiter..

pcr