Poursuivons nos visites de la belle France...
Cela faisait plusieurs fois que nous passions en voiture au-dessus du Canal latéral à la Loire, que nous admirions le pont canal depuis la route et que nous frôlions ses écluses...
Cela faisait plusieurs fois que nous allions prendre le vent sur le pont canal, au-dessus de l'Allier et que nous regardions monter et descendre les bateaux...
Ils avaient l'air heureux, les touristes !
Alors, nous nous sommes décidées. Un dimanche après-midi de grand soleil, nous avons franchi le pas et nous sommes montées à bord du Latéral, ce charmant bateau jaune et bleu. Nous nous sommes installées sur les chaises, entre ombre et soleil et avons attendu avec impatience les premiers ronflements du moteur. Enfin, la carcasse s'est mise en mouvement et, à une vitesse respectable de sénateur, s'est éloignée de la rive. Le capitaine nous a expliqué que, malgré notre rythme extrêmement mesuré, nous allions pourtant encore beaucoup trop vite pour l'épreuve de force que nous nous apprêtions à affronter : quelques centimètres de marge seulement de chaque côté de la coque et nous devions nous faufiler dans le couloir qui mène à l'écluse. Ou plutôt, à la double écluse, prodige technique ! Jouant le jeu avec un immense sourire auquel la bonne humeur du capitaine n'était pas étrangère, les passagers ont retenu leur souffle...
Soudain, les vannes se sont ouvertes et, si nous nous étions trouvés plus près de la porte de l'écluse, nous aurions pris une bonne douche ! Car il en faut, des litres d'eau, pour permettre aux bateaux de grimper ce dénivelée ! Vue de l'extérieur, la chose semble même totalement improbable. On se demande comment un tel tour de force est possible, comment, comme par magie, les lourds navires réussissent à se hisser au sommet, jusqu'au pont canal. On admire évidemment les prouesses techniques, le savoir-faire des ingénieurs, l'obstination des ouvriers qui ont permis la réalisation de cette oeuvre colossale.
Il faut dire qu'avant, le Canal était extrêmement fréquenté. Celui-ci et tous les autres, d'ailleurs. Un important volume de marchandises y étaient transportées. A l'heure où l'on parle de supprimer les camions pour les mettre sur des trains, on oublie trop souvent que les voies fluviales françaises, si elles étaient pleinement utilisées, si toutes étaient correctement entretenues, représenteraient une solution idéale pour les échanges commerciaux.
Tandis que les dernières portes s'ouvrent et que nous prenons de la hauteur, que nous avons le privilège de traverser le pont canal du Guétin, le capitaine nous passionne avec ses récits sur l'histoire des canaux. Il nous emmène sur toutes les voies fluviales de France, nous entraîne du nord au sud et d'est en ouest. Il est intarissable et passionné quand il s'agit de faire voyager ses passagers à travers la géographie. Ce dimanche-là, et c'est peu dire, il nous a même emmenés en Belgique, en Hollande et même jusqu'en Russie !
Quelle excitation de faire de si belles découvertes, de parcourir tant de distance par l'imagination ! En 1h30, nous avons ri et rêvé. Nous nous sommes pris pour des capitaines, pour des corsaires, pour de grands baroudeurs des fleuves. Nous avons franchi les frontières des régions et des pays et sommes allés jusqu'à la mer. Et puis, surtout, nous sommes redevenus enfants, comme lorsque nous lisions les romans de Jules Verne.
Merci, capitaine, et bon vent !http://www.nievre-tourisme.com/tourisme/bateau-promenade-le-lateral.htm?itm:n%23_208352
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