"Mujeres de la mina", de Loreley Unamuno y Malena Bystrowicz.
Au milieu du bruit entêtant des marteaux qui cassent les pierres, des femmes racontent. Elles disent leur existence de travailleuses de la mine, de mères, la vie rude, les tristesses, les combats quotidiens. Lucia, l'une des protagonistes, est dans la salle, assise au deuxième rang. L'émotion est palpable. On sent un élan d'amour qui circule dans l'obscurité, entre Lucia, les spectateurs et les deux jeunes femmes argentines qui ont su laisser parler ces héroïnes de la mine et s'effacer complètement. Le documentaire ne se contente pas de nous faire plonger dans l'enfer d'un Potosi féminin, il nous offre aussi le témoignage de Domitila Chungara, figure de l'histoire des luttes pour la justice dans les mines d'étain de Siglo XX. Ce sont parmi les dernières images de doña Domi, déjà malade, mais toujours vaillante. L'aura de la dame de Llallagua et Catavi veille encore sur nous. Et puis, il y a le regard en gros plan d'Eduardo Galeano, ses phrases et ses yeux qui bousculent notre conscience, qui nous réveillent, pauvres ahuris que nous sommes. Loreley et Malena ont fait un travail magnifique, avec toute leur sensibilité, toute leur énergie, huit ans de leur vie pour ce cadeau qu'elles nous offrent. Merci.
"Mujeres de la mina" a reçu le prix "Ojo Latinoamericano" dans la catégorie moyens métrages du Festival Internacional de Cine de los Derechos Humanos de Sucre, août 2014.
http://mujeresdelamina.wordpress.com/
"Una flor para las tumbas sin nombre", de Daniel Hechim
Au début, on ne sait pas où le réalisateur veut en venir. On assiste à un croisement d'images : celles, en noir et blanc, qui raconte l'arrestation d'un étudiant français dans les années 70, dans les années sombres de la dictature ; celles, actuelles, de la découverte de deux corps anonymes dans le village de Melincué. C'est l'histoire de deux recherches croisées, deux quêtes qui, durant 35 ans, visent à découvrir la vérité. Pendant toutes ces années, c'est tout un village qui enquête pour découvrir le nom de ces deux jeunes gens assassinés pendant la dictature. Un élan collectif se forme, entre le juge qui a refusé de classer le dossier, les élèves et les professeurs d'une école qui se mobilisent, les habitants qui se relaient pour aller fleurir cette tombe sans nom. D'un autre côté, deux familles cherchent désespérément la trace de leurs enfants disparus. Les morceaux de ce puzzle d'amour et de haine peuvent-ils se recoller ?
Après quelques minutes d'interrogation, j'ai complètement adhéré.
Après quelques minutes d'interrogation, j'ai complètement adhéré.
http://unaflorparalastumbassinnombre.blogspot.com.ar/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire