Nous sommes sur la place principale, en face du palais présidentiel, là où le président Evo Morales donne des rendez-vous à 4 heures du matin à ses homologues étrangers qui l'embêtent. Quelle fierté de voir la whiphala, le drapeau indigène, flotter aux côtés du drapeau bolivien.
C'est l'occasion de faire une pause, de s'asseoir et de regarder les pigeons et les enfants qui courent après. Car la foule de La Paz use, fatigue, saoule. Le rythme est fou, les gens marchent vite malgré les rues qui s'amusent à faire les montagnes russes. Sans cesse monter et descendre les flancs du chaudron. On se fait bousculer par les passants et par la pauvreté. L'insécurité est partout. En dehors des quelques trois rues touristiques, il vaut mieux ouvrir l'oeil, et le bon, tenir ferme son sac et rester attentif.
Les touristes se cantonnent à la Sagarnaga et la Linares, cavernes d'Ali Baba du souvenir. Ils se baladent aussi dans le marché aux sorcières, sans vraiment comprendre quoi y faire, ni quoi y acheter. Ensuite, les gringos font une halte sur la place San Francisco, devant la belle cathédrale. Sur le parvis, c'est la cour des miracles. Ce n'est pas la première fois que je vais à La Paz. Chaque fois, je suis impressionnée, je me dis qu'il faut que j'y reste plus longtemps, pour m'imprégner un peu mieux de la ville. Et chaque fois, au bout de trois jours, je fuis devant tant de mouvement, de grisaille et de rigueur. Ce n'est pas dû au mal d'altitude, mais plutôt, entre autres raisons, au climat glacial et aux habitants pas beaucoup plus chaleureux que les températures.
Bien sûr, comme dans toutes les capitales, La Paz a son lot de beaux quartiers, son Prado verdoyant, ses grands magasins et son business à l'européenne, son mirador de Killi Killi où viennent flâner les amoureux (flâner ? par ce temps ?). Mais je ne suis pas séduite. A l'ombre, je gèle ; au soleil, je brûle. Heureusement qu'il y a les montagnes pour me rappeler pourquoi je suis encore venue...
2 commentaires:
Merci Emi pour ce beau texte!
Pas eu toutes ses sensations: je n'ai vu que du ciel bleu l'hiver et j'ai pas eu cette sensation de grisaille et pas non plus d'insécurité. Pour le reste, c'est vrai qu'on trouve peu de touristes une fois sortis des deux rues commerçantes à gringos. Les rues en montagnes russes ont un charme, mais il faut quitter La Paz et aller chercher les montagnes au sud de la Bolivie à la frontière avec l'Argentine et le Chili ... Jamais rien vu d'aussi beau!
merci Anonyme ! Un jour peut-être j'irai au sud... pour le moment, je me contente de me la couler douce à Cochabamba, tout un programme !
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