Jean d'Ormesson, Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit , 2013.
Pour une première fois, c'est une première fois mitigée. L'écriture m'a transportée de suite et, pendant les trois quarts du livre, je me suis dit que cet homme-là aurait bien pu écrire n'importe quoi, une liste de courses, un traité de mathématiques, j'aurais eu autant de plaisir à le lire. C'est une écriture qui s'envole, légère, dense, dynamique, poétique et drôle à la fois, dont on sent que chaque mot est choisi avec précision et soin, qu'aucun d'entre eux ne s'enchaîne avec le précédent par hasard. Jean d'Ormesson nous raconte sa famille, aussi conservatrice et immobiliste que cosmopolite, et nous fait ainsi voyager jusque dans l'Inde des maharadjas. Nous allons à la rencontre d'une époque et d'une certaine société en déclin qui voit l'histoire rentrer de plein fouet dans son mode de vie fossilisé. Dans une deuxième partie, c'est son histoire d'amour avec Marie que nous raconte l'auteur, à travers, là-aussi, des voyages dans le temps et dans l'espace, notamment en Grèce.
Et puis, dès l'entrée dans la troisième partie, j'ai lâché le livre. Les réflexions philosophiques sur Dieu et le temps m'ont fatiguée d'entrée. Trop de métaphysique, trop de monologues auxquels le lecteur ne semble pas forcément convié. Ici, l'auteur semble écrire pour lui-même et je n'ai pas adhéré à sa démarche. Bien sûr, je ne vais pas cracher dans la soupe, le style est royal. Mais cela ne m'a pas suffit pour poursuivre la lecture de cette oeuvre, certes ouverte sur le monde, mais surtout tournée vers son nombril.
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