Bernard Ollivier, Nouvelles d'en-bas, 2001.
Cela fait deux jours que j'ai terminé ce bouquin, j'en ai même commencé un autre, et je ne sais toujours pas quoi vous dire dessus. A la question d'une amie de blog qui me demandait si je terminais systématiquement les livres que je n'aimais pas, j'avais répondu que tout dépendait, mais qu'en général je leur laissais leur chance jusqu'au bout. C'est ce que j'ai fait ici. Attention, ce n'est pas vraiment que je n'ai pas aimé les nouvelles de Bernard Ollivier. Déjà, je tiens à dire que je les ai choisies parce que j'aime cet auteur, cette personne, cet être humain hors catégorie qui, à 60 ans passés, décide sur un coup de tête de marcher sur la route de la Soie, tout seul, avec simplement son sac à dos et ses questions existentielles (pas le courage de faire un lien ce soir, allez voir par vous mêmes sur le blog !) J'avais aussi adoré les écrits qui avaient fait suite à sa descente de la Loire de la source jusqu'à l'estuaire. Un trajet épique raconté avec l'auto-dérision nécessaire de quelqu'un qui ne veut pas se faire passer coûte que coûte pour un extraordinaire aventurier, comme d'autres sont tentés de le faire, à juste titre d'ailleurs, mais ça manque cruellement de modestie. Bref. J'ai vu le nom sur la couverture, le sujet, vite fait, je le reconnais. J'ai emprunté. J'ai emboîté le pas de l'auteur dans les souterrains du métro. Et, si je vous dis que je n'ai pas détesté mais que je ne sais pas trop non plus décrire mon impression finale, c'est que ce livre ne laisse pas indemne. Pour résumer, on pourrait dire que ce sont des histoires de clochards, noires, glauques, puantes et alcoolisées. Mais ce serait trop simple. Non, ce qui laisse cette petite sensation de malaise, c'est que ce sont des histoires de "nous". Je me comprends, vous comme moi, nous ne sommes pas clochards. Et je ne vais pas insister sur le fait que les aléas de la vie, qu'on ne sait jamais, que demain, etc... Ce sont des histoires de "nous" pour cela, bien sûr, mais aussi parce que nous sommes dans chacun des personnages, que chacun des anti-héros est un peu nous, aussi, dans nos démons, nos échecs, nos ras le bol, nos peurs, nos engrenages. Et c'est là qu'on se sent tellement concernés par ces histoires. Âmes sensibles, peut-être, s'abstenir. Surtout que l'écriture journalistique, épurée, sans détours, produit son effet. Le petit bémol, c'est qu'au fur et à mesure des nouvelles, on a la fâcheuse petite intuition de la répétition des schémas. Mais, encore une fois, je suis allée au bout. Pour les notes de poésie diffusées dans la crasse et la galère, pour le fait, rien que ça, déjà, c'est énorme, d'avoir osé écrire ce livre et de l'avoir fait avec autant de vérité, sans prendre de pincettes mais surtout sans exagération. Môssieur.
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