vendredi 14 décembre 2012

La tête en friche

Je n'aime pas Gérard Depardieu, je n'aime pas les films qui font pleurer et je n'aime pas beaucoup ma télé. Et pourtant j'ai adoré ce film. J'en avais déjà eu une critique positive de la part de quelqu'un de très sûr - non, je ne cite jamais mes sources -, je me suis donc posée devant mon petit écran en toute confiance, tout en redoutant l'ennui qui m'assaille très souvent au bout des quelques premières minutes d'un film. Hier soir, l'ennui n'est pas venu, le temps est passé très vite ou bien s'est arrêté, je ne sais plus trop. En tout cas, j'ai plongé, j'y ai cru et, pis encore, j'ai trouvé ça bon, beau, fin, poétique et pas larmoyant, pas grossier. C'est un dix sur dix pointé que mérite ce film qui évoque la relation d'amour, au sens humain, grand, du terme, entre un homme illettré et une vieille dame passionnée de lecture. L'idée de la transmission des savoirs dénuée de jugement me plaît énormément, moi qui ne parviens pas toujours à être si objective et qui substitue trop souvent le découragement à l'optimisme. Ici, on voit vraiment que tout est possible, et nous sommes loin du film donneur de leçon totalement irréaliste qui transforme un âne en cheval de course. Non, nous nous trouvons dans le domaine du réalisable, du Yes we can, du moi aussi je peux, du moi aussi je devrais. Aider, participer, donner. Quelques coïncidences plus loin, dont la DMLA, cette dégénérescence de la vision qui fait s'étaler une grosse tâche noire sur les lignes des livres et des lettres si belles de nos grands-mères - tiens, comme dans le film, d'ailleurs, férues de sciences -, et encore Le vieux qui lisait des romans d'amour, l'une des clés de ma bibliothèque et de mon approche de la littérature, me voici émue, envoûtée, questionnée, emballée, envolée par le film. Et de me sentir confortée dans quelques projets qui ne m'avaient pas été soufflés par le vent d'espoir d'hier soir...
 

Aucun commentaire: