mercredi 30 janvier 2013

Voyage au Japon

Rémi Maynègre, Sandrine Garcia, Voyage au Japon, 2011.
Le Japon est un pays qui ne me fascine pas particulièrement, même si les paysages de montagnes verdoyantes et les maisons en bois à portes coulissantes se fondent dans l'imaginaire de mon enfance nourrie de dessins animés nippons. Une sorte de vision bucolique d'un pays aux multiples facettes. Par ailleurs, les récits de voyages illustrés ont toujours attiré mon attention, tout particulièrement les aquarelles. Toujours le côté bucolique et romantique, sans doute.
Enfin, incorrigible mange-livres, dans le sens où, sans les plagier - c'est mal -, je me nourris et m'inspire des idées, des ambiances et du style des livres qui me tombent sous la dent pour mes propres projets.
Voilà pourquoi j'ai été séduite par ce Voyage au Japon, un énorme recueil de notes de voyages, impressions, dessins, collages, peintures et autres réjouissances de l'oeil. Le ton est souvent imagé et blindé d'humour, mais les explications sont fort intéressantes, surtout pour l'ignorante de l'Asie que je suis. En résumé, n'importe qui, amateur de toutes autres contrées ou pas du tout voyageur, peut se laisser séduire par ce livre-là, un condensé de poésie et de familiarité, la vision passionnée et simple de deux jeunes mariés assez généreux et intelligents pour savoir nous faire partager leur voyage de noces sans prétention, sans la lourdeur d'une télé-réalité, mais au contraire avec beaucoup de finesse. Le juste dosage de tout. Un petit bijou de récit de voyage. Séduction totale.

vendredi 25 janvier 2013

Committed : a love story

Elizabeth Gilbert, Mes alliances, 2010.
Cette fille est vraiment géniale. D'abord, j'avais adoré son livre autobiographique Mange, prie, aime, dont j'ai parlé ici.
Puis, je me suis mise à regarder des videos de la dame. J'y ai redécouvert et approfondi sa vision de la vie et son caractère de femme indépendante mais en train de faire la paix avec elle-même. Et puis, tout aussi intéressant, j'y ai vu quelqu'un de terriblement charismatique, à la parole coulant comme une source, à l'humour et l'autodérision brisant toutes les réticences, même lorsqu'elle parle de sa vision un peu originale de la littérature - je pense que j'y reviendrai, cher lecteur -.
Voyant que Mange, prie, aime avait une suite, j'ai voulu en savoir encore un peu plus sur cette fameuse histoire d'une fille qui abandonne tout, divorce, fait un an de voyages dans plusieurs pays pour se "rencontrer" et qui finit par tomber amoureuse d'un beau brésilien. Mais la suite de l'histoire n'a rien de romantique. En fait, rien ne se passe comme prévu, puisque son amoureux se fait arrêter par les services d'immigration américains et se voit interdire de territoire yankee. La seule solution pour ces deux-là de pouvoir continuer à vivre ensemble :  se marier. C'est sans compter leur aversion pour le sacrement depuis leurs échecs respectifs. En fait, ils se sont carrément jurés de ne plus jamais de marier. Seulement, ils doivent bien se rendre à l'évidence que c'est leur unique issue de secours. Au secours ! Alors en Asie du Sud Est avec son brésilien, dans l'attente que les services américains veuillent bien daigner examiner leur situation, Liz achète, se fait envoyer des dizaines de livres sur : le mariage. Son histoire, les statistiques et toutes sortes de littératures autour du sujet. Le but, en savoir le plus possible sur cette institution dans laquelle elle va devoir s'inscrire, dans le simple objectif d'y trouver sa place sans se sentir forcée, enfermée, condamnée.
Alors, on a un léger et très bref moment de recul quand on comprend que tout va tourner autour du même thème. Mais, très très bref, le mouvement de recul. Car, tout comme on dit que certaines chanteuses à voix pourraient chanter le botin sans jamais nous ennuyer, Liz Gilbert possède le don de pouvoir parler, écrire, pendant des heures sur tout et n'importe quoi sans qu'on s'en lasse jamais. Une performance ! L'écriture est vive, coule toute seule, varie et ne se répète jamais, réserve toujours des surprises humoristiques. Elle a tellement à dire, et de manière tellement intéressante, que le plaisir reste intact au fil des pages.
Liz Gilbert, une femme et un écrivain à découvrir et à adopter. De mon côté, c'est fait !

samedi 19 janvier 2013

Neige, amour, haine

D'abord, je peste.
Cerveau à mille à l'heure, la couche qui s'épaissit et les flocons qui redoublent de fréquence, voitures qui se couvrent de blanc. Mal au coeur. Nausée. Noyée. Enfouie, ensevelie vivante, bloquée. Plus de circulation. Prise d'otage.
Ensuite, silence. Pause dans le déluge. Calme, arrêt de la nature, de la société, du temps. Stop. Intriguée. Envie, élan, poussée dehors. Je m'habille.
Chaussures de rando, bonnet de laine, gant, polaire, écharpe, collants, pantalon retourné, chaussettes épaisses, sous-pull, peau, coeur. Coeur qui bat. Cric, crac, cric, crac, les pas dans la neige.
Forêt. Chemin, arbres parés de tulle, gens qui sourient, clairière.
Emerveillement.
Je marche, je marche, je marche. Je ne veux plus m'arrêter, plus rentrer. C'est beau. Juste beau. Magique. Solitude. Projection, Russie, Canada, grands espaces, dehors et dedans. L'âme s'agrandit, se réjouit. Respiration. Rire étouffé d'enfant. Réconciliation.
Amour.
Un oiseau, sur la branche, qui sautille, picore, volette, s'ébroue, disparaît. Dieu est dans l'oiseau.
Inifini.
Retour. Cric, crac, cric, crac. Froid. Fin du rêve, ouverture des yeux, tap, tap, les chaussures pour faire tomber la neige. Se débarrasser de toute trace extérieure. A l'intérieur, bercer l'enfant.





vendredi 18 janvier 2013

Mon doudou divin

Katarina Mazetti, Mon doudou divin, 2007.
Voilà un sujet que j'aurais bien aimé voir sortir de ma petite imagination : le personnage, Wera, journaliste de la presse locale suédoise en manque total de sujets et de scoops, tombe à son supermarché sur une petite annonce. On y laisse des coordonnées pour s'inscrire à une sorte de stage spirituel à La Béatitude, un lieu où, soit disant, les gens intéressés pourraient confronter en toute tolérance leur point de vue sur Dieu et permettre à chacun de trouver sa propre foi. Ni une ni deux, la jeune femme décide de participer à ce stage, y voyant-là un superbe sujet de reportage. Le roman s'articule donc entre le point de vue critique de Wera, ses articles ironiques pour une revue et le point de vue de Madeleine, l'une des participantes. On assiste à un huis clos entre sept participants, tous également pris dans leurs interrogations religieuses et spirituelles, au cours duquel chacun va effectuer deux "forums", c'est-à-dire deux interventions pour évoquer son cheminement intérieur et le faire partager aux autres. On y trouve des petits extraits de société : le médecin radié et ayant perdu toute foi ; la petite fonctionnaire transportant, au sens propre comme au figuré, ses culpabilités ; le musulman cherchant à rapprocher les religions monothéistes ; la femme au service de tous qui se rebelle ; le gourou à la recherche de fidèles. Dans ce groupe, deux personnages détonnent : une dame qui s'exprime en vers et dont, je l'avoue, je n'ai toujours pas compris le rôle dans l'histoire et l'objectif de l'écrivain à la placer là, et Wera, qui étudie à la loupe tout ce petit monde et finit par se mettre à nu. Malgré l'écriture toujours aussi dynamique et distanciée, nous restons un peu sur notre faim. Est-ce que les sujets ne sont pas assez traités en profondeur ? Est-ce qu'au contraire ils le sont trop et cela devient longuet ? En tout cas, ce ne sera pas un carton plein cette fois-ci, même si l'idée de départ à eu le mérite de me rendre jalouse ! Dommage qu'elle n'ait pas été poussée un peu plus loin...

mercredi 16 janvier 2013

L'hiver au soleil

On pensait qu'il n'existait plus, qu'il avait changé de planète, qu'il avait décidé, comme ça, sur un coup de tête, d'en éclairer une autre que la Terre ; on se demandait s'il n'était pas fâché et quel type de sacrifice il voudrait pour qu'enfin il nous concède un peu de ses rayons...
Le Dieu Soleil est donc revenu.
Et, quand on a la chance d'avoir ce genre de paysage à cinq minutes de chez soi, que faire d'autre que de délaisser toutes les tâches et tous les travaux en cours pour aller s'y vautrer, y grimper, y courir et y renaître, l'espace de quelques heures ? 



samedi 12 janvier 2013

Le secret de l'aigle

Luis Ansa, Henri Gougaud, Le secret de l'aigle, 2000.
C'est la suite des "7 plumes de l'aigle", ce récit initiatique dans lequel le célèbre Luis Ansa nous conte son enfance, mais surtout son initiation à travers l'Amérique du Sud par différents maîtres, différents chamans. Du Chura, gardien des ruines boliviennes de Tiahuanacu, à la prétresse des hauteurs du Machu Picchu, Luis parcourt le continent et entre en contact, tant avec les forces de la nature qu'avec sa propre force intérieure.
Le secret de l'aigle commence au moment où Luis Ansa arrive à Paris en tant que peintre. Il vit une vie de création et de bohême, mais quelque chose en lui reste incomplet. Il décide donc de repartir, cette fois vers le Mexique, pour poursuivre son initiation et sa quête des secrets de la légende chamanique de l'aigle. Cette fois-ci, on accroche un peu moins vite au récit. On dit toujours que les suites sont décevantes. Sans doute parce qu'on en attend trop. Ici, nous sommes loin de l'onirisme de la période bolivienne et de la découverte du "sentir". Dans ce qu'on pourrait appeler le tome 2, on entre directement dans le vif du sujet : la recherche de l'amour. Mais attention, pas seulement de l'amour physique en tant que but ultime. Ici, nous sommes dans la recherche de l'amour universel, de l'amour divin qui s'incarne dans toute chose, dans tout être, plante, rocher, goutte d'eau. Ainsi, l'amour physique est un vecteur parmi d'autres pour accéder au divin. Comme dans toute sa vie, Luis Ansa nous fait partager ses rencontres avec des guides, des maîtres hors du commun, et nous livre au passage quelques clés de compréhension sur le chemin de la communication avec notre essence divine.
Un peu déçue par cette lecture moins poétique que la précédente, je me suis cependant nourrie du contenu des entretiens entre Luis Ansa et Henri Gougaud, sorte de retranscription de conversations autour d'un café et qui offrent, à mon avis, une plus grand authenticité dans le style. Evidemment, Le secret de l'aigle est romancé, et certains passages ont du mal à recevoir notre pleine adhésion de lecteur. Dans les entretiens, au contraire, on perçoit toute la force tranquille acquise au fil des années par Luis Ansa, toute cette énergie démultipliée que possède l'être humain quand il sait exploiter ses capacités d'habitude méconnues. Ansa est un maître qu'on aurait aimé suivre, pour qu'il casse nos préjugés, réinvente le langage, nous perde puis nous mette le nez sur une évidence. Le chemin de la vie vu par un amoureux du vivant.
"Dieu est parmi nous mais nous ne le voyons pas. Nous ne le voyons que lorsqu'il se manifeste par des apparitions ou une lumière blanche. Mais pourquoi voulez-vous que Dieu soit une lumière blanche ? Dieu est une pomme quand vous la mangez !"

jeudi 10 janvier 2013

Maison de l'Amérique Latine

Tribune de la Musique et du Spectacle

Jeudi 17 Janvier

01-17-TRIBUNE-MUSIQUE-Livre-+-CD-Mendoza-J.-Secret-Ach
À 19h00

Arts et lettres

Animée par Manuel Arce Sotelo, Oscar Barahona, Jean-Claude Elias, Nelson Gomez, Francisco González, Michel Plisson
José Mendoza, Le Secret de l'Achachila
Le charanguiste et guitariste Jose Mendoza présentera son livre (avec CD) écrit avec Cécile Boisel Le Secret de l’Achachila (Ed Actes Sud/Cité de la Musique, en 2012). Après Amauta paru aux Editions L'Harmattan en 2002 il s'agit d'une nouvelle version de ce conte sur l'histoire de la naissance du charango accompagnée cette fois d'un CD.Jose Mendoza est né à La Paz en Bolivie. Joue du charango dès l'âge de 10 ans. Il assistera à la naissance de la peña musicale "Naira" (Calle Sagárnaga,/La Paz), que Gilbert Favre "El Gringo", initiateur du mouvement musical "Neo-folklore" fondera en 1966 lorsqu'il arrive en Bolivie, devenue par la suite célébrissime dans le monde entier.
Tout au long de sa vie de musicien, José Mendoza a joué au sein de nombreux ensembles musicaux. Actuellement, il joue avec Zdenka Ostadalova et Gérard Verba au sein du « Trio à Cordes Pincées de Paris » tout en étant professeur titulaire de guitare au Conservatoire d’Antony.
  • Los Jairas et le trio Domínguez, Favre et Cavour. Créateurs du "Néo-folkore" en Bolivie (1966-1974)
L'histoire du "Néo-floklore" commence en Suisse où Gilbert Favre habite. Elle se poursuit au Chili où "El Gringo" rencontre Violeta Parra qui lui dédicacera de très belles chansons et se poursuit à La Paz. Gilbert Favre (quena) formera avec quelques musiciens de grand talent comme Ernesto Cavour (charango), Yayo Joffre (chant), Julio Godoy, puis Alfredo Domínguez (guitares) le célèbre groupe "Los Jairas". Ce groupe initiera un courant musical au succès planétaire, "El Neo-folklore", souvent appelé -en France notamment- "Musique des Andes" dont la "mode" durera une bonne vingtaine d'années. Marc André nous présentera cette histoire à travers l’ouvrage que vient de publier Maria Antonieta Arauco Mendez, professeur de philosophie et compagne d'Ernesto Cavour.
Illustration musicale live avec notamment le musicien Roger Soruco qui a accompagné "El Gringo" Favre lors de son retour en Bolivie en 1986.

mercredi 9 janvier 2013

Hernan Huarache Mamani

Après avoir lu La prophétie de la femme médecine, je suis allée visionner quelques videos de l'auteur, Hernan Huarache Mamani. Ses considérations sur les "curanderos", sur le progès, la science et les religions méritent qu'on s'y arrête. Il ne pouvait pas en être autrement, pour cet homme singulier qui a su décrypter et retranscrire parfaitement les savoirs ancestraux et intimes des femmes andines.
Voici quelques points intéressants de cette interview, que vous pouvez visionner ici:
- En ce qui concerne l'économie, la propriété privée est une anomalie et nous devrons à l'avenir nous diriger vers une économie "non profit".
- Aujourd'hui, l'usage que nous faisons de la science est totalement immoral. Les aliments génétiquement modifiés nous amènent tout droit au chaos. L'argument selon lequel ces modifications sur les aliments sont faites pour étudier une manière de stopper la faim dans le monde est une tromperie. En réalité, l'économie et la démographie doivent aller de pair pour résoudre le problème de la faim. Dans le Pérou ancien, on calculait combien de personnes une terre pouvait nourrir et la démographie suivait ce calcul. Le contrôle des naissances se faisait de manière naturelle.
- Au sujet de la médecine : notre médecine actuelle soigne la maladie mais pas le malade et cela devrait être le contraire, c'est-à-dire une médecine préventive pour éviter les maladies. L'être humain devrait changer son mode de vie, son alimentation, sa façon d'entrer en contact avec la nature.
- Les religions qui existent aujourd'hui sont caduques. Elles sont comme de vieilles maisons qui finiront par tomber faute d'être habitées. Il faut absolument cheminer vers une unité de la pensée spirituelle. Les religions ne sont des canaux pour parvenir au divin, elles ne sont qu'une partie de la vérité et devraient se respecter entre elles.
Et d'autres choses tellement intéressantes et qu'il est presque indigne de résumer en si peu de mots, que je vous invite à aller jeter un coup d'oreille aux paroles de ce sage des temps "modernes". Et, pour terminer, juste une citation :
"L'homme n'est pas un véritable être humain. Il n'est qu'un porc, parce qu'il fabrique des déchets."

samedi 5 janvier 2013

Mange, prie, aime

Elizabeth Gilbert, Mange, prie, aime, 2006.
Après avoir vu le film au moins six fois, il fallait bien lire le livre. L'original, celui que l'actrice Julia Roberts a lu en se disant "je veux jouer ce personnage". On pourrait penser que certaines scènes du film aurait été recrées, inventées. Il en va toujours ainsi des adaptations, parce qu'en 1h30, on ne peut pas retranscrire à l'écran l'intégralité d'un livre. Ce qui est original, dans ce cas précis, c'est que les scènes inventées ne sont pas celles que l'on croit. Et il en est même qui, dans la réalité, sont encore plus incroyables que n'aurait pu les rendre la fiction. Cette femme, Elizabeth Gilbert, est un torrent de paroles et d'énergies et, au début du récit, un tissage entier d'angoisses et de doutes dans lesquelles n'importe quelle femme moderne qui tente par tous les moyens de trouver sa version de la liberté peut aisément se reconnaître. Son humour est encore plus décapant que dans le film et sa quête encore plus forte. C'est un livre, très loin d'un récit pour midinettes en mal de prince charmant, qu'on a envie de recommencer dès la quatrième de couverture refermée, pour le lire et le relire en boucle jusqu'à temps qu'à nous aussi nous apparaisse un semblant de vérité  qui puisse nous faire avancer. Evidemment, on n'est pas obligé d'adhérer à sa manière de concevoir les choses, à cette religiosité là. De même que, bien sûr, il faut un sacré compte en banque pour se permettre d'entreprendre une telle année sabbatique entre Rome, l'Inde et Bali avec dans ses valises le simple objectif de se connaître soi-même. Mais, avouons-nous cette évidence : combien de fois avons-nous lu ce genre de récits, qu'on pourrait qualifier d'initiatiques, ce genre d'enseignements sur le papier, sans pour cela le mettre en pratique ? Je commence demain. Et jamais rien. Et, le lendemain, toujours les mêmes bonnes vieilles angoisses assises sur notre canapé. En réalité, ce que Liz Gilbert nous démontre, c'est que, bien sûr, avec de l'argent, tout passe mieux. Mais, chacun à son niveau, il faut accepter de se remettre en question, de changer de point de vue, de renverser toutes les tendances et tous les schémas mentaux qui nous obsèdent et dont on pense qu'ils nous contruisent, et se mettre en chemin, accepter le défi qu'on vient de se lancer. Et, même si l'expérience est douloureuse et déroutante, accepter, un jour, de lâcher prise et d'apprendre, de se mettre en marche. Vous suivez ?

vendredi 4 janvier 2013

Le musée des arts forains

Non, ce n'est pas que pour les enfants. Je vous assure que, pour avoir vu des grands-mères prendre place sur les manèges et des papys avec des yeux aussi émerveillés que des gosses, au musée des arts forains, tout le monde passe un moment magnifique. On rit, on ouvre des mirettes plus grandes que des fenêtres, on a le coeur qui saute et les yeux qui clignotent. Manèges d'antans, course des garçons de café, jeux anciens, numéros d'illusionisme, salon vénitien, costumes de Mistinguett ou de Joséphine Baker, effigies de la Goulue ou du Désossé, il y en a pour tout le monde, dans ces immenses salles où, de l'obscurité théâtrale, surgissent des paillettes et des lumières plus éblouissantes les unes que les autres. Sans oublier la cour, avec son cortège de manèges, son vin chaud, ses lustres suspendus en plein ciel et la bonne odeur de graillon qui nous transportent littéralement dans une folle fête foraine à l'ancienne. On s'attend à tout moment à voir surgir devant nous un tigre en laisse, une danseuse emplumée qui sort d'une caravane ou un de ces types à la mine de travers qu'on pourrait s'imaginer croiser dans ce genre de lieux mi-magiques, mi-inquiétants, de toute façon envoûtants.






En sortant de là, on se demande encore dans quel monde fantastique on vient de mettre les pieds, et le quartier, avec ses immeubles vitrés et encastrés comme des cubes, nous semble bien sévère et rigide. Heureusement, le Village Bercy est juste à côté, et les multiples restaurants, bistrots, boutiques, ainsi que le parc qui jouxte la petite rue piétonne, nous donnent l'occasion de revenir au réel sans trop de brutalité. J'ai même réussi à trouver une barque du Lac Titicaca sur l'un des bassins !

Deux adresses à retenir:
- pour déjeuner:
La Compagnie des crêpes
Cour Saint Emilion
Paris 12
- pour rêver et se réjouir les sens:
La cure gourmande
(confiserie, chocolaterie)
Cour Saint Emilion
Paris 12
Et bien sûr, le musée des arts forains (ouvert exceptionnellement jusqu'au 6 janvier, courez-y !)
http://www.arts-forains.com/

Ouverture à emporter

Première photo insolite de l'année 2013 :  la porte verte, à découper et à emporter, de manière à la faire s'ouvrir sur le paysage désiré. Un concept simple, pourquoi n'y avait-on pas songé plus tôt.