mardi 5 novembre 2013

Carnet de cuisine : Provence

Patrice Fender, Valérie Seguin, Carnet de cuisine : Provence, 2004.
J'aime les carnets de voyage, j'adore ça. Si je savais dessiner, qu'est-ce que j'aimerais en produire un, tout beau, avec dedans les paysages que je vois, les gens que je croise, fixés sur le papier d'un trait rapide et simple, instantané et poétique. Mais je n'ai jamais fait l'effort de creuser le sillon maternel (oui, je l'avoue maintenant, c'est maman qui faisait les si beaux dessins de mes cahiers de poésie...) et j'ai rangé les crayons. C'est pourquoi, quand j'écris, sans doute par amour pour l'image, j'essaie de faire des descriptions qui soient le plus fidèles possibles à ce que je vois. Je ne sais pas si j'y parviens, mais en tout cas j'y prends plaisir. 
Deuxième axe : j'adore les livres de cuisine. J'aime les ouvrir, les feuilleter, saliver, regarder les belles photos (me demander au passage pourquoi mes plats ne ressemblent pas à ceux des livres, même si j'en suis scrupuleusement les recettes... la faute aux colorants, sans doute, aux vernis pour aliments qui truquent les clichés bien comme il faut...), les tacher, les écorner, les annoter, jeter un coup d'oeil amical à leur couverture en les croisant dans ma cuisine.
Alors comment ne pas tomber sous le charme d'un "carnet de cuisine" comme celui-ci, un ouvrage qui allie le carnet de voyage avec dessins et collages, et des recettes de cuisine, qui plus est d'une aussi belle région qu'est là Provence, entre ciel et mer. Il est vrai que la cuisine en elle-même est un voyage, une surprise de chaque instant, une rencontre de l'autre, de ses traditions, de son mode de vie. Ce qui me plaît, dans ce livre-là, c'est qu'il m'offre un voyage immobile et trois façons de l'aborder : 1. se noyer dans le bleu des illustrations ; 2. s'évader en lisant les textes, véritables comptes-rendus de vagabondages ; 3. savourer la Provence en essayant quelques recettes et sentir les épices, les sucres et les sels de la vie dans cette région lumineuse et colorée.
Cela me fait penser que j'avais jadis commencé à tricoter une idée dans le genre, et puis, vous savez ce que c'est, les aléas de la vie, mes amis, mes amours, mes emmerdes, et que tout compte fait, je ferais bien de décongeler l'idée avant qu'elle ne perde trop de saveur...

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