mardi 23 juillet 2013

Le Tour de France

Alors voilà, on s'absente quelques jours et déjà les visites chutent ? Alors c'est comme ça ? 
Non mais allô quoi ! 
On ne peut pas être au Tour et au moulin !

Acte 1 : les badauds s'étripent et la caravane passe. 
J'ai eu l'habitude d'aller voir le passage du Tour de France dans les Alpes, ou, faute de mieux, de toute façon en province. C'était ma première fois en région parisienne. J'en ai été bien déçue. Moi qui m'attendais à une foule de spectateurs massés sur les trottoirs, je me suis retrouvée entourée de deux pelés et un tondu, et dans une ambiance complètement différente de ce que j'avais pu connaître auparavant. 
On le sait bien, au passage de la caravane publicitaire, les jeunes blondes et brunes au sourire perclus de crampes à force de le figer à longueur de journée, distribuent des échantillons de lessive, des minis paquets de bonbons et autres casquettes, bobs et bracelets. Et, on le sait aussi, les spectateurs s'empoignent allègrement pour être les premiers sur l'objet tombé au sol. C'est une ambiance de folie, Intervilles au bord de la route, tout le monde rigole, piaffe, se précipite, chute, tire la manche de son adversaire. Un vrai combat burlesque.
Sauf qu'en région parisienne, les symptômes sont les mêmes mais l'état d'esprit est tout autre. Certes, on s'empoigne, mais je pense que si la caravane publicitaire distribuait des billets de banque, il y aurait du sang. Plus du tout bon enfant, la scène vire à l'engueulade. Pas de quartier, on arrache les casquettes des mains des plus petits, on se dispute, on se fait les gros yeux et on s'insulte. On râle, on crache, on aboie, bref, on n'est plus dans le burlesque mais dans le film d'action, façon super héros qui doit absolument se saisir d'un bob Antargaz (allez savoir pourquoi) pour sauver sa peau. Ou le monde. Ou les deux. 
Le Tour de France, spectacle populaire, à la sauce parisienne... Plaisir gâché de l'adulte qui y allait avec des yeux d'enfant... L'envie de possession qui rend violent...


Acte 2 : "QUINTANAAAA !"
Hé oui, il fallait bien que je me trouve sur le trottoir en face d'un drapeau colombien. Voyant que l'ambiance était mollassonne et que le public n'était toujours pas venu en masse, ni une ni deux, je traverse et me précipite vers la jeune femme qui maniait l’étendard avec autant d'enthousiasme.
"Solidarité sud-américaine, on vient encourage Quintana avec vous !"
Attention, les coureurs approchent, l'excitation monte !
"QUINTAAANAA ! QUINTAANAA !"
Le jeune colombien, étonné d'une telle folle ambiance, de ces trois personnes hurlant son nom au milieu de toutes ces autres sans réaction, comme anesthésiées, se retourne, sourit, et les supportrices sont aux anges.
Car, quelle belle histoire que celle de ce garçon : petit, il lutte contre une grave maladie quand tout le monde le croit perdu. Il survit. A 19 ans, il est renversé par une voiture, on pense qu'il ne remarchera jamais. Il se bat et guérit. Issu d'une famille de paysans, c'est peut-être sa simplicité qui m'émeut, son abnégation quand je le voit s'évanouir d'épuisement à la fin d'une étape, ses yeux émerveillés sur le podium, juste devant l'Arc de Triomphe.


Alors, oui, malgré cette incursion parisienne affligeante, je suis toujours fan du Tour de France ! A l'année prochaine !

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