lundi 31 décembre 2012

Bonne année !

Chers lecteurs,

que l'année 2013 vous fasse cheminer sur des sentiers agréables et heureux,
que les pentes ne soient pas trop raides,
que des mains amies vous soient tendues quand le chemin sera rude,
que les belles cimes de la réussite et de la joie soient à portée de vos crampons,
que chaque jour le paysage que vous contemplez vous semble le plus beau sur terre.

En 2013, montagnez-vous !

dimanche 30 décembre 2012

Le barrage aux moines

On ne fait jamais le tour de la Creuse, pays aux mille détours, aux mille chemins, aux si nombreux lieux secrets. Et quelques barrages imposants, posés sur le cours capricieux de la rivière. Le barrage aux moines, tout près de la magnifique cité de Gargilesse, élève ses allures de révolution industrielle dans un paysage sauvage. Pente raide en sous-bois pour surplomber l'édifice gigantesque de béton. Arrivée sur une jolie plaine à perte de vue, un troupeau nous regarde en haussant les sourcils face à ses intrus sans gêne. Au village de la Chaumerette, de superbes maisons, tantôt villas, tantôt anciennes, bucoliques. Temps arrêté qui contraste avec le cours de la Creuse qui alimente le moulin, l'eau qui défile, se faufile, qui par son mouvement nous permet de rester intérieurement calmes, immobiles, au repos.






mercredi 26 décembre 2012

Curiosités creusoises

Sortir le jour de Noël pour prendre l'air, digérer, faire autre chose, une autre démarche que celle de rester assis en cercle autour de treize desserts à discuter de choses et d'autres et surtout de rien. Stérilité des échanges. Etre ensemble le jour de Noël, cela peut aussi être bouger, marcher, grimper, avancer, faire du chemin.
Lieu idéal pour prendre le vent, le grand : la statue de la Sainte Vierge de l'Espérance, dans le village creusois de Roches. Perchée tout en haut de son rocher de granit, dominant 360 degrés de collines, de monts et de vallées, elle ouvre ses bras aux assauts des grimpeurs de toutes espèces.
Dans le village, l'église est tout aussi étrange, composée de deux extrêmités totalement différentes. A voir.
Un peu plus loin, à la sortie du village de Bétête, le moulin de Freteix en hiver. Déserté de ses pêcheurs et de ses promeneurs de soleil, le lieu, complètement isolé à cette saison, laisse le roulement de la petite Creuse envahir le paysage sonore. Au bord de la rivière, sur les petits ponts, au-dessus du saut, on suit le fil de l'eau pour une promenade rafraichissante.

lundi 24 décembre 2012

La roche branlante

Noël. Magasins embouteillés de chariots remplis de chocolats et de cadeaux et poussés par des gens hagards ; circulation en accordéon dans les zones commerciales ; programmes télé dégoulinants de paillettes et de bonnes intentions. Noël. Date fatidique où tout le monde se sent obligé d'être heureux, de sourire, voire de sauter de joie, de aimez vous les uns les autres et de qu'est-ce qu'on est bien ensemble.
Alors je fuis. Je chausse mes éternelles semelles d'isolement mondain et je m'empresse de me retrancher au creux de mes monts favoris, de me laisser en-cotonner de calme, de juste "bonjour messieurs dames", et de marcher, marcher encore. Puis, tout en haut, s'allonger sur un gros caillou, sur la roche millénaire et ne plus bouger. Rester là, au-dessus du monde, et s'auto confirmer qu'on y est bien mieux qu'en bas.
Belle journée pour un lendemain de fin du monde.



Photos: emi - Sauvagnac (87)

mercredi 19 décembre 2012

Retour en terre inconnue

Pourquoi ça marche ? C'est la question que posait hier l'animateur du célèbre programme suivi par des millions de spectateurs à un philosophe et à un responsable du programme pour les peuples autochtones à l'ONU. La réponse est toute simple et c'est la même que celle qu'on donnée les populations filmées en voyant les images : parce que c'est authentique. Dans tous les documentaires, pas de trucage, on montre réellement ce que vivent les peuples mis en images, leur quotidien, leur caractère, leurs coutumes, leurs problématiques face aux changements du monde. Et ce ne sont pas les journalistes qui s'en vantent, ce sont les protagonistes eux-mêmes qui s'en étonnent agréablement. Ensuite, le philosophe en plateau disait très justement que nous sommes à une époque où nous commençons à comprendre que le matérialisme, le posséder beaucoup, le superficiel, ne sont pas des valeurs qui engendrent le bonheur. Au contraire, nous réalisons peu à peu, il n'est jamais trop tard pour bien faire, que des sociétés comme celles présentées dans les différents documentaires nous donnent la leçon essentielle pour l'avenir : le groupe, le lien social, l'être et non le paraître, la joie d'être ensemble, la simplicité. Point. Facile à prôner, pas évident à mettre en pratique. Que dire des artistes ? Viennent-ils se faire un peu de publicité en jouant les héros modernes ? Leurs larmes sonnent-elles faux au moment des adieux ? Il suffit de regarder les videos pour être convaincu du contraire. Ensuite, quels sont les liens que nous, hommes et femmes "modernes", de la vitesse et de l'objet, pouvons garder avec des gens de cultures si éloignées des nôtres ? Le simple souvenir d'une rencontre du troisième type, parfois. Souvent, une partie de soi que l'on a laissé ailleurs ou, au contraire, qui y est née et qui, tel un membre amputé, se fait parfois sentir dans notre quotidien pour nous rappeler à l'ordre, nous rafraichir la mémoire sur les vraies valeurs, sur le fait que nous nous compliquons la vie plus souvent que nous ne la vivons. Dans d'autres cas, et c'est cela qui m'a intéressée hier soir, les liens qui se tissent sont aussi solides que des liens familiaux. Et l'argent ne fait pas tout. Par exemple, Gilbert Montagné qui finance la scolarité de son petit protégé de l'Himalaya : on pourrait croire qu'il s'agit d'un simple acte de déculpabilisation, jusqu'à ce qu'on apprenne qu'il a des contacts téléphoniques réguliers avec la famille, comme une amitié par delà les frontières et les barrières sociales et linguistiques. Le cas le plus fort est sans doute celui d'Adriana Karembeu : apprenant que l'équipe de l'émission repart en Ethiopie pour montrer le film aux habitants du village dans lequel elle s'était rendue, elle ne conçoit pas l'idée de ne pas être du voyage et harcèle la production pour se joindre à l'expédition. Et à la vue des images de fraternité, presque dignes de retrouvailles familiales, on reste persuadé qu'elle y retournera. Alors, pourquoi ? Puisque ces gens et elles n'auront jamais rien de commun ? Puisque leur vie ne se croisera jamais ailleurs que dans ce village ? Comme le disaient les autres intervenants, certainement pour aller se réfugier dans ces valeurs-là, auprès de ces gens-là, et connaître la joie intense de pouvoir se mettre à nu sans être jugé et ainsi aller puiser des ressources inestimables pour la vie et le bonheur. Certes, les cadeaux envoyés par Gérard Jugnot en Bolivie - tours Eiffel et autres bibelots sans intérêt - et les réflexions de certains trouvant encore que cette émission est faite pour les ménagères en mal d'exotisme, pourront toujours faire pencher la balance. Mais, personne n'est parfait. Il suffit juste d'y croire pour faire un peu changer les mentalités...

dimanche 16 décembre 2012

Le Cantique de l'apocalypse joyeuse

Arto Paasilinna, Le Cantique de l'apocalypse joyeuse, 1992.
Premier livre que je lis de ce jeune homme apparemment très connu. Encore une preuve de ma vaste inculture. Au passage, quel plaisir de parcourir les chemins qui mènent d'un livre à l'autre, d'une bouche à mon oreille et de quelques bons hasards. J'aime assez l'humour des écrivains du nord de l'Europe (Norvège, ici, Finlande), je plonge donc dans ce roman sans réelle appréhension. Au départ, je ne comprends pas où l'auteur veut en venir : son héros est le petit fils d'un brûleur d'église athée et communiste (ce qui revient au même et vice versa). Sur son lit de mort, le grand-père confie donc à Eemeli le soin de bâtir une église. Le personnage pense que son aïeul perd la boule. Qu'importe, il doit respecter le testament. Nous assistons donc pas à pas, pièce par pièce, détail par détail à la construction de l'église en bois sur un territoire vierge de toute population, pris dans la neige l'hiver, bordé par un étang l'été, une sorte de petit paradis sur terre. Seulement, au bout de nombreuses dizaines de pages, les centimètres carrés, le nombre des angles et les moyens de transport du bois commencent à nous lasser. Enfin, on comprend quand même avec quel sérieux et quelle méticulosité le personnage mène ce projet à bien. Le goût du travail bien fait. On se croirait dans une pub pour le jambon sous cellophane. Bref. A mon avis, l'histoire commence vraiment quand le protagoniste part chercher un orgue d'occasion pour l'église et se retrouve emprisonné quelques années pour une sombre affaire d'homicide involontaire et de clinique qui trafique des organes. Passons. A ce moment, on assiste à une accélération temporelle du récit. Les années passent, le monde change. Et c'est là que ça devient intéressant, puisque l'auteur, qui écrit au tout début des années 90, nous prévoit des catastrophes en chaîne, dont il faut bien admettre que certaines se sont réellement produites. Seule la petite communauté qui s'est bâtie autour de l'édifice religieux et qui se compose d'écolos cultivateurs de plantes aromatiques et autres paysans allergiques à la modernité, seule cette communauté donc reste intacte. Accident nucléaire, villes envahies par les déchets, migrations géantes de populations à cause de la famine, troisième guerre mondiale, tout y est. A la lecture de cet essai entre le conte philosophique et l'anticipation, on a quand même du mal à se réjouir de la leçon donnée par cette poignée d'irreductible dont le retour à la terre et l'esprit de décroissance leur permettent de survivre et de se soustraire aux catastrophes, et on reste plutôt sur une étrange inquiétude, une sorte de malaise de voir que Paasilina, en imaginant le pire, ne croyait pas si bien dire.

vendredi 14 décembre 2012

La tête en friche

Je n'aime pas Gérard Depardieu, je n'aime pas les films qui font pleurer et je n'aime pas beaucoup ma télé. Et pourtant j'ai adoré ce film. J'en avais déjà eu une critique positive de la part de quelqu'un de très sûr - non, je ne cite jamais mes sources -, je me suis donc posée devant mon petit écran en toute confiance, tout en redoutant l'ennui qui m'assaille très souvent au bout des quelques premières minutes d'un film. Hier soir, l'ennui n'est pas venu, le temps est passé très vite ou bien s'est arrêté, je ne sais plus trop. En tout cas, j'ai plongé, j'y ai cru et, pis encore, j'ai trouvé ça bon, beau, fin, poétique et pas larmoyant, pas grossier. C'est un dix sur dix pointé que mérite ce film qui évoque la relation d'amour, au sens humain, grand, du terme, entre un homme illettré et une vieille dame passionnée de lecture. L'idée de la transmission des savoirs dénuée de jugement me plaît énormément, moi qui ne parviens pas toujours à être si objective et qui substitue trop souvent le découragement à l'optimisme. Ici, on voit vraiment que tout est possible, et nous sommes loin du film donneur de leçon totalement irréaliste qui transforme un âne en cheval de course. Non, nous nous trouvons dans le domaine du réalisable, du Yes we can, du moi aussi je peux, du moi aussi je devrais. Aider, participer, donner. Quelques coïncidences plus loin, dont la DMLA, cette dégénérescence de la vision qui fait s'étaler une grosse tâche noire sur les lignes des livres et des lettres si belles de nos grands-mères - tiens, comme dans le film, d'ailleurs, férues de sciences -, et encore Le vieux qui lisait des romans d'amour, l'une des clés de ma bibliothèque et de mon approche de la littérature, me voici émue, envoûtée, questionnée, emballée, envolée par le film. Et de me sentir confortée dans quelques projets qui ne m'avaient pas été soufflés par le vent d'espoir d'hier soir...
 

mardi 11 décembre 2012

La vraie vie

Celle qui est ailleurs, celle que l'on sait et que certains ignorent, beaucoup, trop. Ceux qui vous demandent "mais pourquoi vis-tu si loin"? Mais "ne t'ennuies-tu pas"? Ceux qui ne savent pas que ce n'est pas dans le travail qu'elle se trouve, ni dans les villes, dans le bruit, dans les pots d'échappement et les boire-un-coup-ce-soir.
La vraie vie.
Celle qui vous fait tourner le dos en souriant à une montagne de dossiers urgents pour aller faire un tour en forêt.
Celle que bénissent les dix doigts de pieds voraces de cheminements chaque fois qu'ils retrouvent des chaussures adéquates.
Celle qui a le rythme lent et l'oreille développée, la démarche chaloupée et le poumon détendu.
La vraie vie.
Celle qui souvent nous échappe et celle dans laquelle se vautrent avec joie ceux qui la connaissent chaque fois que cela leur est possible.
Comme on se laisse serrer fort par les bras d'un ami.
Comme on se laisse envahir par la chaleur d'un repas ou d'un fou rire.
Comme on se laisse transporter par quelques notes de musique.
La vraie vie.
Un espace spatio temporel hors des sentiers battus et rebattus, un recoin de vie où il fait bon se réfugier quand tout est trop agressif, trop pesant, trop rapide, trop sourd, trop dingue.
Et revenir à la soi-disant "réalité" avec l'aura des grands voyageurs.
 

vendredi 7 décembre 2012

L'ultime secret de Frida K.

Gregorio Leon, L'ultime secret de Frida K., 2012.
Une fois n'est pas coutume, tirons notre chapeau à l'excellente traductrice de ce roman, très difficile à aborder, au style riche, dynamique, direct, imagé. Un vrai travail d'orfèvre, aucune erreur, aucune approximation. Grâce à une précision extrême, la traductrice, nommons-la, Catalina Salazar, réussit, à la fois, à donner un texte dont on oublie qu'il s'agit d'une adaptation, et, d'autre part, à en laisser transpirer la langue d'origine. Un bijou. Bravo!
Et merci, parce que le roman en valait la peine et méritait bien cela. Je l'avoue, je l'avais d'abord pris pour une biographie de la célèbre peintre mexicaine Frida Kahlo. Pas du tout, c'est encore meilleur. C'est un polar, une enquête. Nous sommes à Mexico, dans le labyrinthe à vif, la ville de tous les extrêmes, de toutes les contradictions. Drogues, parrains, mort, religion, superstitions. Cocktail molotov. Une détective espagnole est mandatée pour enquêter sur la disparition d'un tableau inédit de Frida Kahlo, oeuvre qu'elle aurait peinte pour Trotski et qui confirmerait leur liaison. Parallèlement, des stripteaseuses sont sauvagement assassinées et portent toutes une marque étrange: un tatouage de la Santa Muerte, un culte morbide parallèle à la religion catholique et qui se développe dans la ville tentaculaire. Daniela se trouve engloutie dans Mexico, prise en étau entre la mafia et les commissariats, les soutanes et les kalachnikovs, guidée par un journaliste amoureux de Frida Kahlo et écrivain du dimanche.
C'est excellemment écrit, mené à un rythme effréné. Seule petite déception, la clé de l'énigme qui transparaît un peu trop tôt dans le récit et la fin qui se dégonfle comme un soufflet d'accordéon. Comme qui dirait, "en eau de boudin"...

samedi 1 décembre 2012

Flâneries à Conflans


Conflans et Conflans...
Après la ville médiévale haut savoyarde, voici la ville fluviale de la région parisienne. A priori, on pourrait se dire que l'une et l'autre ne peuvent absolument rien avoir en commun, et pourtant...
La Conflans parisienne a, à l'unisson de son homonyme septentrionale, cet air méditerranéen dans lequel il fait bon se laisser aller les jours de grand bleu. Flâner, se perdre dans les ruelles, passer et repasser sans cesse au même endroit, se pencher au-dessus des terrasses pour y voir vivre les gens et, tout en bas, le reflet du soleil qui explose en mille étoiles sur la surface irréelle du fleuve. Se croire en Toscane, à Lisbonne ou à Séville, prendre la Seine pour le Guadalquivir et se remplir les yeux d'ocres et de pierres, de faïences et de chats paresseux. 









L'amant de Patagonie

Isabelle Autissier, L'amant de Patagonie, 2012.
Epoustoufflant. C'est le qualificatif qui correspond le mieux au superbe roman d'Isabelle Autissier. Dans un reportage récent, elle rapportait les commentaires acerbes de certains critiques et auteurs qui se demandait bien ce qu'elle, la navigatrice, "faisait là", dans le milieu littéraire, et "pourquoi elle se mettait donc à écrire". La réponse est évidemment dans ce livre - et sans doute dans les précédents que je n'ai pas encore lus - : la dame écrit parce qu'elle a un talent fou, parce que c'est un vrai écrivain, parce que son roman commence quand on s'attendrait à ce qu'il finisse.
L'amant de Patagonie ressemble à ces récits de la colonisation de l'Amérique du Nord par les quakers, hommes et femmes pétris de religion venus débroussailler les terres et s'approprier les âmes des indigènes. La seule différence étant que nous nous situons géographiquement à l'opposé, dans ces terres du bout du monde battues par les vents et parsemées de glacier aux craquements lugubres, dont on devine qu'elles ont exercé une fascination intense sur la navigatrice. C'est dans cette Patagonie de la fin du XIX ème siècle que débarque une jeune femme écossaise, pour travailler comme gouvernante dans la famille d'un pasteur. Dans un premier temps, les indigènes lui font peur, lui apparaissent comme d'horribles sauvages pouilleux. Mais, très vite, elle se familiarise avec leur communauté, jusqu'à tomber amoureuse de l'un d'entre eux. C'est à ce moment que l'on se dit que, si l'histoire s'arrête-là, ce n'était vraiment pas la peine d'écrire un tel roman. Il reste plus de la moitié du livre. Si "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" est le seul thème des nombreux chapitres restants, cela risque d'être fort ennuyeux. C'est sans compter sur l'histoire des Yamanas, Onas et autres Alakalufs, peuples martyrisés par les colons, et sur celle de la Patagonie, non moins tourmentée. Le roman d'Isabelle Autissier est à la fois un hymne à ces terres hostiles, une déclaration d'amour à ce bout du monde, une approche de la rencontre manquée, de l'affrontement entre deux cultures totalement opposées et une magnifique ode au monde indigène. Un véritable travail de mémoire pour la réhabilitation de ces peuples indigènes massacrés et souvent oubliés, parce que la plupart du temps encore considérés comme de terribles anthropophages.
Alors, jusqu'à la dernière page, on reste suspendu, le souffle coupé par cette écriture limpide, poétique et réaliste à la fois. Un roman qui, bien qu'il soit écrit par une française, mériterait d'être classé parmi les oeuvres majeures du "réalisme magique", latino-américain.