mercredi 9 décembre 2009

Qui préfère manger à la cantine?

Qui? Personne, évidemment! A votre avis pourquoi à la pause de midi tous les profs mangent des sandwichs ou des kebabs, ou au pire un paquet de gâteau, ou même rien? Parce que plutôt jeûner que d'aller à la cantine! L'enquête dont tous les journaux parlaient aujourd'hui en est l'illustration parfaite. Il parait que 60% des élèves auraient encore faim en sortant du réfectoire... Vous m'en direz tant. Vous avez déjà essayé vous, la cantine? Si oui, pas besoin de vous faire un dessin; sinon, je vous raconte.
Alors. Tout commence à 10 h, l'heure où on aurait plutôt envie d'un bon café et de croissants. Des odeurs indéterminées circulent dans les couloirs, dissuadant n'importe quel cancre de se faire exclure de cours à ce moment là. Et en fait tous les élèves reconnaissent ce parfum: "c'est la cantine!". Pour un naseau non averti, c'est la stupéfaction. Que dire de l'estomac? Pour lui, c'est un drame. Quand au spectacle pour les pauvres yeux... Quel souffrance atroce!
Arrive l'heure tant attendue du repas. Quelques spécialités locales: les croquettes type restauration rapide mais dont on ignore totalement la composition: serait-ce du poulet? du poisson? de la mie de pain rance? Le steack hâché, brûlé dehors, rouge dedans, élastique à souhait, idéal pour la digestion. Quant au plat roi, la paella, je vous le confirme: c'est le clou du spectacle: un riz trop cuit légèrement pâteux, du poulet en caoutchouc, des fruits de mer à la mine menaçante, et des antennes de crevettes dispersées ça et là pour faire illusion. Le goût? Comment vous le décrire? J'hésite entre la marée noire en Bretagne, les toilettes publiques ou le liquide vaisselle bon marché "senteurs marines".
Selon un médecin nutritioniste au courant du coût d'un repas, on pourrait faire beaucoup mieux, dans la majorité des cas, avec le même budget. Seulement, les gestionnaires, intendants, chefs d'établissement qui visent les menus, ne le sont pas, eux, nutritionistes. Par contre, question budget, là, il semble qu'ils sachent parfaitement maintenir un équilibre des recettes (sans jeu de mots) et des dépenses, les premières étant, vu le prix des tickets, sans aucun doute toujours supérieures au secondes. Parlons en, tiens, du prix du ticket. En augmentation dans notre cher collège de banlieue sensible et défavorisée depuis la reprise en main de la cantine par une société privée: +32% pour les profs, +8% pour les élèves, idem pour les agents. Il en résulte que nous serions, d'après la rumeur avérée, aux mêmes tarifs que... Neuilly! Et quel festin! Voyons, 5 euros l'assiette à moitié entamée, une bagatelle!
Voilà le panorama, et je peux vous affirmer qu'au rythme où vont les choses, nous n'allons pas, mais alors pas du tout, dans la bonne direction. A la cantine, les porte monnaies et les estomacs souffrent, disons le clairement. L'obésité des adolescents? Ah bon?, dirait notre chère ministre de la santé...

Catherine, c'est fini...

Je sais bien que je vous en parle un peu tard, j'en suis désolée, mais je ne pensais pas que cela pouvait se terminer un jour. Cependant je voyais bien, depuis quelques épisodes, que ça sentait la fin, mais je n'osais l'imaginer. Et bien si, Catherine, c'est fini.
Il s'agit en fait d'une série québecoise enregistrée en public et composée de mini scènes. L'héroïne, Catherine, est une grande blonde sexy qui mise toute sa vie sur ses talents de séductrice plus que sur sa capacité de réflexion qui, à vrai dire, n'est pas très conséquente. Catherine est, comme on dit au Québec, "niaiseuse" - une vraie blonde écervelée et superficielle- tandis que sa colocataire Sophie est "plate", une intellectuelle "pô de vie". Une cohabitation qui fait donc souvent des étincelles, même si les deux trentenaires célibataires unissent tout ce qu'elles ont d'ironie pour fusiller de moqueries acides leur propriétaire, Rachel, la soixantaine pomponnée, qui habite juste au-dessus. Les autres personnages sont tout aussi hauts en couleurs, et le tout est mené à un rythme soutenu, un rire à chaque réplique, un humour dévastateur et décapant, parfois border line, fonctionnant toujours.
Le petit plus, c'est sans aucun doute l'accent québécois qui l'apporte, ainsi que les expressions qui vont avec. Les sous titrages sont d'ailleurs d'une grande utilité pour comprendre toute la subtilité des blagues et les références évoquées. Je n'ai malheureusement pas retenu beaucoup de vocabulaire et ne parviens toujours pas à imiter cet accent chantant (en fait pas très loin de l'accent berrichon...profond...!).
Voilà, Catherine, c'est fini... et dire que c'était ma récréation d'après boulot...