jeudi 30 août 2007

Canto Popular

Je vous avais dit que j'aurais une dernière surprise bolivienne, avant de refermer la page de ce séjour inoubliable. Juste la veille de mon départ, j'ai en effet eu la chance de voir en concert, au théâtre Acha de Cochabamba, l'un des meilleurs groupes de Bolivie: Canto Popular. Le groupe phare de la chanson engagée des années 80 s'est en effet réuni de nouveau pour nous proposer une série de concerts exceptionnels, et cela à l'occasion de l'anniversaire du célèbre collège de musique Laredo, dont la plupart d'entre eux sont issus. C'est donc accompagnés par l'orchestre symphonique du Laredo et toujours avec leurs voix et leur force inégalables que Canto Popular a interprété les plus grands thèmes de leur répertoire. Julio César Ocampo, Julio Alberto Mercado, Ramiro Ocampo, Jorge Canedo Mendoza, Gonzalo Fuentes Berríos, Luis Chugar Panozo "el Pisko", Bruno Ocampo, Luis Mercado Urquieta et Marco Labayen ont joint leurs immenses talents pour nous proposer un spectacle inoubliable et fort qu'ils ont choisi d'intituler "Reencuentro por la paz y la esperanza". Des frissons ont parcouru tout le public ce soir là et la salle a été conquise dès les premières notes. En ce qui me concerne j'ai assisté à ce spectacle avec une particulière émotion, à la veille de mon départ, en vibrant en écoutant ces chansons fortes de sens et de poésie et avec lesquelles j'ai appris à chanter. Voici une photo du groupe lors des répétitions, parue dans la presse nationale.

mardi 28 août 2007

Derniers délices

Avant de repartir dans mon plat pays et dans mon humide région aux gens-qui-font-tout-le-temps-la-tête, voici un des derniers plats que l'on m'a servi, histoire que je ne parte pas sans goûter à tous les délices de la cuisine de Cochabamba. Ce plat, c'est le fricassé. On le mange surtout le matin et jusqu'à midi -je vous rappelle que dans ma charmante ville adoptive il n'y a pas d'heure pour manger, pas d'horaire pour se faire plaisir. On le sert dans une assiette à soupe mais c'est loin d'être du bouillon. C'est en fait un énorme morceau de porc baignant dans une grande quantité de jus rouge orangé -tomates? piments?- en tout cas délicieusement gras et assaisonné. Sous la viande on trouve une pomme de terre, du chuño -une sorte de pomme de terre au goût caractéristique qui a été gelée et deshydratée par le soleil de l'Altiplano-, du mote -ce maïs blanc dont je vous ai déjà parlé. Que dire de plus, sinon que le fricassé est une des spécialités de Cochabamba, un incontournable, et qu'il faudrait être fou pour repartir sans le goûter. L'honneur est donc sauf!

C'est la grève

Aujourd'hui les choses se sont gâtées en Bolivie en ce qui concerne l'ambiance sociale. Le Comité Civico -une espèce de groupe de pression aux importants intérêts économiques- pro Santa Cruz -la région des nantis de l'Oriente- a lancé une grève. Le motif? Il n'est pas très clair et eux-mêmes se perdent dans leurs discours. Pour la capitale à Sucre, pour l'autonomie, pour défendre la Démocratie contre ce qu'ils appellent un Etat "fasciste". En bref, une grève pour tout et pour rien, pour embêter le monde, pour empêcher l'Assemblée Constituante de faire son travail. "La grève a été très suivie", annoncent-ils comme une victoire dans tous les médias. Sauf que pour m'être balladée ce matin dans les rues de Cochabamba, je n'ai pas vu la même chose qu'eux. Certes, l'activité était moindre qu'un jour normal, mais il n'y avait certainement pas 90% de grévistes comme l'annonce le Comité Civico. En plus, des groupes assez nombreux d'anti grévistes sont venus défendre le droit de la population à travailler, droit que les grévistes eux n'ont pas daigné respecter: certains se sont acharné à coups de pieds et de poings sur les commerçants qui avaient ouvert leur boutique. Démocracie, disiez-vous?

lundi 27 août 2007

C'est la fin...

Ce sont les derniers jours de mon voyage en Bolivie. J'ai déjà dit au revoir à mes petits élèves de K'ara K'ara et à mes amis. Le bilan du voyage -s'il n'est pas un peu tôt pour le faire, mais tant pis, je commence-, est très positif en ce qui concerne les expériences vécues, les rencontres, les paysages, les échanges... En ce qui concerne mon travail de volontaire avec l'association Voix Libres, il est assez mitigé parce que je n'ai pas pu mener à bien les projets que j'avais avec les enfants de K'ara K'ara. Cela tient à différents facteurs: beaucoup de jours fériés, manque d'aide de la part de mes collègues, manque de volonté ou manque d'intérêt, je n'en discuterai pas ici. Je suis donc quelque peu déçue, surtout pour les enfants qui s'étaient enthousiasmés pour ce projet d'écriture de contes. Bref... Je garderai malgré tout un bon souvenir de ces enfants qui, loin d'être tristes et malheureux comme on a pu me le faire croire avant mon départ -il y aurait tant de choses à dire sur le discours et la réalité- m'ont au contraire apporté de la joie par leurs sourires et leur dynamisme, leur étonnement devant toute chose nouvelle, des enfants attachants, très loin d'être blasés comme ceux de chez nous. Voici une photo prise le dernier jour à K'ara K'ara dans la salle des tout petits avec Rosario, qui s'occupe d'eux à merveille, et son fils Tonio, un petit garçon très attachant.
(Photo:Emi)

mercredi 22 août 2007

Sucre en colère

Je vous avais déjà parlé du fait que Sucre, la capitale constitutionnelle de la Bolivie, voulait être capitale à part entière et commençait à se manifester. Et bien la chose ne s'est pas arrêtée là. Figurez-vous que depuis un bon moment l'Assemblée constituante tente de terminer la rédaction de la nouvelle Constitution. Les habitants de Sucre -en fait une minorité de riches de droite- en ont profité pour remettre cette histoire de capitale sur le tapis. Sauf qu'ils ont trop cherché la petite bête et le président Evo Morales a tapé du poing sur la table: puisque c'est ça, a-t-il dit, je retire le thème de la Capitale des débats de la Constitution! Branle bas de combat dans l'opposition: "c'est une atteinte à la Démocratie! On tue la Constitution! On maltraite la Démocratie!" Pour vous situer un peu, ceux qui crient pour la défense de la Démocratie avec un grand "D" ce sont par exemple des anciens premiers minitres des dictatures et ce genre de personnes peu enclins à accorder des libertés. Remarquez aussi que pendant que ces gens là font un semblant de grève de la faim -les boliviens disent qu'en général ils en ressortent plus gros...-, ils en ont même oublié le thème de la Capitale! Ce qui va sans doute les arrêter, c'est que des centaines de paysans et indiens -comme par exemple les ponchos rojos- sont en train de monter à Sucre pour défendre leur Assemblée constituante. Et croyez-moi, ceux là ne se laisseront pas faire! Ils ne permettront pas qu'on outrage leur Assemblée comme cela a été le cas ces derniers mois à Sucre. Nous attendons la suite des événements...

lundi 20 août 2007

La fonte des Neiges

Je suis toujours plongée dans "La Montagne Magique" de Thomas Mann, et j'y ai déniché, entre deux discussions érudites des personnages, un petit extrait qui illustre la fonte des neiges de manière assez poétique il me semble. J'ai connu cette époque de l'année dans les montagnes d'Auvergne, et même si ici l'histoire se passe dans les Alpes Suisses, il me semble que ce passage décrit très bien ce changement de la nature qui s'opère au printemps.
"La neige fondit comme par enchantement, elle devint translucide, poreuse et se troua; elle s'écroula là où elle était amoncelée, elle semblait se recroqueviller sous terre. C'était partout un suintement, un égouttement, une infiltration, un écoulement et une chute dans la forêt, et les remparts des routes, les tapis pâles des prés disparurent, encore que les masses eussent été par trop copieuses pour qu'elles pussent disparaître rapidement. Il y eu des phénomènes étranges, des surprises printanières au cours des promenades dans la vallée, féériques, jamais vues. Une étendue du pré était là, à l'arrière plan se dressait le cône du Schwarzhorn encore tout couvert de neige, avec le glacier de la Scaletta, également couvert de neige épaisse, à droite dans le voisinage, et le terrain aussi avec sa meule de foin quelque part, était encore sous la neige, quoique la couche fût déjà mince et clairsemée, interrompue çà et là par des renflements rugueux et sombres du sol, partout transpercée d'herbes sèches. C'était là tout de même, parut-il aux promeneurs, une couche de neige assez irrégulière, que montrait ce pré: au loin, vers les versants boisés, elle était plus épaisse, mais en avant, sous les yeux de ceux qui l'examinaient, cette herbe hivernale, sèche et décolorée n'était encore qu'éclaboussée, tachetée, fleurie de neige, une neige de fleurs, de petits calices à tiges courtes, blancs, d'un blanc bleuâtre, c'était du crocus, parole d'honneur, jailli par millions du pré où s'infiltrait l'eau, si serré que l'on avait très facilement pu le tenir pour de la neige, dans laquelle il se perdait en effet si loin, sans transition."

La foire aux miniatures

Hier a commencé à Quillacollo, sur les lieux mêmes de la fête de Urkupiña dont je vous ai déjà parlé, la Feria de Alasitas, une sorte de foire immense mais où tous les produits que l'on achète sont des miniatures: petits cubes de lessives, minis pains, mini rondelles de saucisson, mini paquets de riz, mini légumes (des oignons nains et des choux fleurs nains, des poivrons nains...). Le tout semble tout droit sorti d'une maison de poupée ou d'une dinette d'enfant. On achète les petites choses dont on a besoin au quotidien et on les met dans son petit panier. Avec des aliments de cette taille, me direz vous, on n'ira pas bien loin. Détrompez vous, ces petits aliments, on ne les met pas dans son petit estomac. Ceci ressemble en fait au rituel de Urkupiña où on demande à la Vierge d'exaucer nos voeux en lui montrant par des petits objets ce que nous désirons. Sauf qu'à Alasitas les choses sont moins solennelles et on ne fait pas systématiquement la Q'oa. Certains font la queue pour faire bénir leur petit panier mais ce n'est pas essentiel. La Feria de Alasitas est en fait un moyen de se divertir, une sorte d'habitude, on y croit sans y croire, on remplit son petit panier de petites choses en riant, on marchande sur les prix des petits pains, on s'y promène avec sa petite famille et on passe un agréable petit moment.

Deux recettes boliviennes

Pendant la panne d'internet qui a duré deux jours (imaginez mon désarroi), je ne me suis pas laissée aller et j'ai pris le temps de déguster quelques bons petits plats boliviens. Les deux plats que je vais vous présenter aujourd'hui se caractérisent par leur simplicité.
Pique macho:
Voilà une recette que vous pouvez tenter de faire à la maison. Dans un plat on vous sert:
-des petits dés de viande de boeuf
-des petits morceax de saucisse (type de strasbourg)
-des pommes de terre rôties
-de la salade, des tomates, des oignons, du piment...
-des morceaux d'oeuf dur
-quelques olives...
Et le jeu consiste à piquer sa fourchette là dedans, c'est aussi simple que cela et c'est un plat convivial, à déguster entre amis.
Relleno:
Recette aussi simple que la précédente mais qui fait fondre de bonheur.
On prépare d'abord une pâte avec seulement des pommes de terre. (Là réside le secret: il faut des pommes de terre qui "se tiennent", et donc que l'on trouve spécialement en Bolivie... Si des jardiniers français peuvent me donner le nom d'une pomme de terre "solide", qui ne se défait pas, leur aide sera la bienvenue!)
Le but c'est de faire des petits chaussons avec cette pâte de pomme de terre, qu'on va remplir avec une farce qu'on aura fait revenir auparavant:
-morceaux de viande (en général de boeuf) et oignons
-morceaux d'oeuf
-morceaux de fromage frais de vache
Le secret de la sauce est encore dans les cuisines de Cochabamba en ce qui concerne les condiments, les herbes...
Ensuite on remplit le fond d'une poële d'huile et on y plonge les "rellenos" jusqu'à ce qu'ils soient dorés. On sert chaud accompagné par exemple d'une petite salade.
J'espère que vous avez l'eau à la bouche!...

jeudi 16 août 2007

Le Paradis sur Terre...

Il faut absolument que je consacre un chapitre à ce délicieux plat national bolivien qu'est le chicharrón. C'est en fait un plat très simple, -que j'ai pu déguster lors des fêtes de Urkupiña-d'énormes morceaux de porc cuits je ne sais comment mais qui ont un goût de rôti suffisament gras pour vous faire tourner la tête de plaisir. Dans votre assiette déjà bien remplie on vous sert en plus du mote -des grains de maïs blanc cuits à l'eau et dont il faut enlever la fine peau- ainsi qu'une pomme de terre cuite aussi à l'eau. Par ailleurs, vous vous devez d'accompagner le tout avec de la llajua, cette délicieuse sauce pimentée. Evidemment, le charme du chicharrón c'est qu'il se mange avec les doigts! Si vous tenez vraiment à pousser le rituel jusqu'au bout, il faut arroser cela à grands coups de chicha, la boisson nationale faite à partir de maïs fermenté et qu'on vous sert dans des seaux, fête oblige -je ne vous raconte pas comment se termine la journée... Si vous avez peur de vous lancer, une bonne bière fera l'affaire, toujours à consommer avec modération bien sûr, sauf si vous voulez vraiment vous fondre dans le paysage local!

Urkupiña-3

Aujourd'hui 16 août c'était la montée au calvaire de Urkupiña, et nous n'étions pas seuls, la foule était énorme. En témoigne cette photo du sanctuaire où on peut voir au centre la Vierge qui monte vers le temple.


(Photo:Emi)

C'est l'occasion pour les boliviens de demander des faveurs à la Vierge. Ils achètent en miniature ce dont ils rêvent: voiture, maison, diplôme, contrat de mariage, poupon, billets (des faux bien sûr!) et même des parcelles de terrain. Ensuite, ils font la q'oa (que vous connaissez maintenant): une femme s'adresse à la Vierge pour que tout ce que vous demandez se réalise. Ici le synchrétisme est de mise: on demande à la Vierge mais on brûle de l'encens, on s'arrose de bière et fait retentir des pétards, en bref le même rituel que pour la Pachamama. J'y ai bien entendu sacrifié... mais je garde pour moi ce que j'ai demandé à la mamita de Urkupiña! A vous de deviner!

(Photo:Emi)

Par ailleurs, certains s'acharnent à casser des pierres du Cerro de Cota où se trouve le sanctuaire pour les ramener chez eux. Cela symbolise une sorte de prêt, ce que l'on emprunte à la Vierge et qu'on doit lui rendre l'année suivante avec une q'oa. Plus grosse est la pierre et mieux c'est. Mais le clou du spectacle c'est le déjeuner... Rendez-vous dans un article spécial gastronomie!

mercredi 15 août 2007

La légende de Urkupiña

Comme promis je vais vous raconter la légende de Urkupiña, telle qu'elle est racontée dans le journal Los Tiempos de ce dimanche, qui se décline en deux versions: la légende andine et la légende chrétienne.
La légende andine:
"Kawillaka était une belle jeune fille dont les dieux Huacas et Huillcas étaient fous amoureux. Un dieu particuliérement prodigieux et habile transformiste, Kuniraya Wiraqocha, posa les yeux sur elle. Kawillaka, qu'aucun homme n'avait jamais touchée, tissait sous un arbre, sur lequel monta Wiraqocha transformé en oiseau. Il déposa son sperme dans un fruit mûr et le fit tomber devant elle. Kawillaka mangea le fruit et tomba enceinte. Elle enfanta après neuf mois alors qu'elle était vierge. Elle se demanda longtemps qui était le père, et quand l'enfant grandit elle décida de le laisser reconnaître son père. Mais quand la jeune femme vit que le père désigné par son enfant était un miséreux, elle dit: "Pauvre de moi! Comment ai-je pu avoir un enfant d'un homme si misérable?...", et elle s'enfuit avec l'enfant vers un lac, mais elle resta pétrifiée. Wiraqocha ordonne à son fils de rendre un culte à sa bien aimée, au milieu du mois d'août, quand le calendrier fixe le temps des semences. Le rite consistait en une course de lamas. Quand le lama le plus agile et le plus rapide arrivait à la pointe de la montagne, les gens criaient: "orko piña!" (il est sur la montagne). Ensuite le lama vainqueur était sacrifié."
La légende chrétienne:
"On raconte qu'à l'époque coloniale, à Quillacollo, une enfant aidait ses parents à garder les moutons. Un jour une belle femme lui apparut qui portait un enfant dans ses bras, et elle devint son amie. En rentrant chez elle, elle raconta à ses parents sa rencontre avec la belle femme. Ceux-ci en firent part au prêtre et à quelques voisins. Le 15 août, grande fut la surprise des paroissiens quand ils virent la petit bergère accompagnée de la femme et de l'enfant. L'étonnement et l'incrédulité s'emparèrent des habitants, quand ils virent que lentement la femme et l'enfant commencèrent à monter aux cieux. La petite bergère montra la femme du doigt en disant: "Orkopiña!", qui en quechua signifie "elle est sur la montagne". En ce lieu on trouva une belle image d'une femme avec son enfant, qu'on appela la Vierge de Urkupiña. On construisit un temple. Depuis cette date l'image est vénérée par le peuple bolivien."
Intéressant cette légende chrétienne qui reprend dans ses grandes lignes la légende indienne... En attendant, la fête de Urkupiña est l'expression d'un important synchrétisme, de la vénération à la Vierge et à la Pachamama, la terre mère.

Tradition et folklore

Il faut que j'éclairicice un point concernant la musique bolivienne et qui n'est pas toujours simple: c'est la fameuse distinction qui existe entre musique traditionnelle et musique folklorique.

La musique traditionnelle est celle, ancestrale, qui se perpétue en Bolivie, surtout dans les communautés rurales -on l'appelle aussi musique autochtone- et avec des instruments traditonnels. Cette musique se transmet oralement, n'est donc pas écrite. Chaque communauté a sa particularité, que ce soit au niveau de l'habillement, des instruments, des rythmes. En général, la musique traditionnelle est jouée à des moments clés qui correspondent aux fêtes, au cycle des semailles et des récoltes par exemple. Ses rythmes sont évidemment très difficiles à répertorier étant donné qu'ils varient de communauté en communauté et qu'ils évloluent au fil du temps. C'est le genre de musique que nous avons pu entendre lors de "l'entrée autochtone" à Urkupiña (voir article à ce sujet).

La musique folklorique quant à elle, peut s'inspirer des rythmes traditionnels et ancestraux mais est d'origine récente et plutôt urbaine. Elle s'accompagne parfois de danses comme celles que l'on a admiré lors de "l'entrée folklorique" de Urkupiña (voir article). C'est cette musique folklorique que vous pouvez entendre en Europe jouée par les groupes boliviens.

Je pourrais oser une autre distinction en disant qu'en l'état actuel des choses la musique folklorique est une sorte de "variété" alors que la musique traditionnelle porte en elle toute la culture bolivienne dans ce qu'elle a de plus ancestral et authentique. Mais cela n'engage que moi!

Urkupiña-2

Aujourd'hui donc je suis donc allée assister à "l'entrée folklorique"de Urkupiña. Plutôt que de faire de longs commentaires je vais user de superlatifs: les bandas sont énormes, les danseurs magnifiques, les costumes époustouflants. Voici à continuation quelques extraits visuels!

Morenada: (Photo:Emi)
Waka Tokoris: (Photo:Emi) Diablada: (Photo:Emi)Tobas: (Photo:Emi)
Et bien d'autres encore...

mardi 14 août 2007

Digressions sur le temps-suite

C'est étonnant comme deux lectures tout à fait différentes peuvent parfois se rejoindre sur un thème, tout en le présentant autrement. Je vous avez donné à lire un extrait du livre de Bernard Giraudeau où il était question du temps. Et bien en voici un autre sur le même thème, cette fois extrait du roman de Thomas Mann, La montagne magique.
"Attendre signifie devancer, signifie percevoir la durée et le présent non comme un don, mais comme un obstacle, en nier et en détruire la valeur propre, les franchir en esprit. On dit que l'attente est toujours longue. Mais elle est aussi bien ou même plus exactement courte, parce qu'elle dévore des quantités de temps, sans qu'on les vive, ni les utilise pour elles-mêmes. On pourrait dire que celui-qui-ne-fait-qu'attendre ressemble à un gros mangeur dont l'organe digestif chasserait la nourriture en quantité sans en tirer la valeur nutritive."
Voila deux extraits qui nous font réfléchir sur le temps et ici sur l'attente... Mais qu'attendons-nous pour vivre l'instant?

lundi 13 août 2007

Urkupiña

Aujourd'hui ont commencé à Quillacollo -ville proche de Cochabamba- les festivités en hommage à la Vierge de Urkupiña (dont je vous raconterai la légende dans un autre article).
(Photo:Emi)
Cette fête se déroule selon la tradition en plusieurs étapes. Tout d'abord, et c'est ce dont je vais parler aujourd'hui, "l'entrée autochtone"dans la ville, c'est-à-dire le défilé de groupes de musiciens autochtones venus de différentes communautés du pays. Ensuite, "l'entrée folklorique", en fait le défilé de groupes de danseurs et de musiciens mais sur des rythmes appartenant cette fois au folklore (il faudra aussi que je vous explique la distinction que l'on fait entre les deux), donc plus modernisés. Cela aura lieu demain.
(Photo:Emi)
Et pour finir dans la nuit de mercredi à jeudi, des milliers de pélerins vont monter à pied au sanctuaire qui se trouve sur les hauteurs de la ville, le long du calvaire, pour aller honorer leur Vierge.
Aujourd'hui donc avait lieu "l'entrée autchtone". Après la Q'oa traditionnelle (voir article à ce sujet), une quinzaine de groupes se sont succédés, en costumes traditionnels, au son des instruments propres à leur communauté d'origine, et effectuant des danses elles aussi traditionnelles. Un grand moment pour une puriste de la musique que je suis -certains disent "extrémiste" et qui ferait pâlir d'envie certains aficionados que je connais (n'est-ce pas Francis?!): tarkas, sikuris, kallawayas, italaque, k'antus, et autres mohoceños à en donner la chair de poule. Les flûtes sonnent fort et les bombos raisonnent jusqu'au plus profond de vous pour vous imprégner de cette tradition millénaire et plus que jamais vivante. Exceptionnel, on ne voit cela qu'en Bolivie!



(Photos:Emi)

dimanche 12 août 2007

La cancha

A l'image de ces deux françaises croisées hier après-midi, je suis moi aussi allée faire du tourisme à Cochabamba avec une amie. Nous sommes allées nous perdre dans la cancha, le marché gigantesque qui a lieu le mercredi et le samedi, près de la gare routière. La cancha, c'est un désordre organisé, un labirynthe d'étals et de boutiques en plein air, une foule au pas lent, au rythme tropical et des odeurs de nourriture les plus variées auquelles vous ne pouvez resister (j'ai moi-même succombé au charme d'une salteña qui me tendait les bras, cette sorte de petit chausson à la viande un peu épicé). Bref, la cancha, c'est tout un monde. Etant à la recherche d'artisanat, nous sommes donc entrées dans les passages couverts du marché San Antonio qui sont une véritable caverne d'Ali Baba. L'un des passages est consacré aux instruments de musique, les autres regorgent de tissus de toutes sortes aux coloris riches et variés. On y trouve de tout: sacs en tissus ou en cuir, tissages du plus grand au plus petit, pulls et ponchos en laine d'alpaga ou de lama, bijoux, et autres gadgets avec écrit "Bolivie" dessus. En ce qui me concerne, j'évite les couleurs criardes qui ne sont pas vraiment "couleur locale" et préfère les tissus aux motifs et aux tons plus traditionnels. Voici un aperçu de mes achats, en attendant de faire découvrir leurs "souvenirs de Bolivie" aux heureux élus...
(Photo:Emi)
Pour l'anecdote, les deux françaises croisées au marché San Antonio étaient de vraies "touristes": le guide du routard à la main, un accent à couper au couteau et d'énormes sacs à dos qui criaient "volez-moi"! Je me suis bien gardée de leur parler!!

vendredi 10 août 2007

Du rififi à la mairie

Une histoire à la bolivienne, absurde comme on en raffole. Cela se passe à Cochabamba. A la Mairie, il y a un “responsable de la transparence”, dont le rôle est d’éclaircir toutes les affaires de magouilles. Il se nomme Wilson Garcia Mérida. Mais voilà que le Wilson en question s’applique dans son travail et découvre qu’à la Mairie de Cochabamba, le népotisme et la corruption sont rois, et qu’il existe d’autres sombres affaires, comme cette histoire de dégradations dans la Maison de la Culture où on a retrouvé sur d’honorables fauteuils des taches pas très catholiques… Bref, Wilson constitue des dossiers avec des preuves irréfutables et dénonce, va devant les medias. Mais cela ne plait pas à tout le monde et le Syndicat Administratif de la Mairie nie l’évidence et pousse les employés à entamer une grève de la faim. Wilson insiste, le Maire, “Chaly”, est bien embêté. Mais que n’apprend-on pas le lendemain, à la surprise générale? Chaly a destitué son “responsable de la transparence”! Il en résulte que les Cochabambinos, qui n’aiment pas les gens qui baissent leur pantalon, traitent maintenant leur Maire de tous les noms et appuient Wilson, qui lui, “en a dans son caleçon”… Destitué pour avoir fait son travail, voilà une histoire absurde comme les boliviens savent nous en proposer.

jeudi 9 août 2007

Hallucinations gastronomiques

Il faut que je vous dise: j’ai, dans un précédent article, venté les mérites de la soupe bolivienne. Et bien je dois avouer qu’après 3 semaines de soupe –dont 2 jours de soupe le midi et bouillon le soir pour cause de petits ennuis digestifs- je rêve d’une nourriture beaucoup plus… comment dire… française en fait! Il ne faut évidemment voir ici aucun élan nationaliste mais il y a des jours comme ça où l’estomac exprime ses origines, on n’y peut rien. Alors voilà, dans l’ordre d’apparition, mes derniers fantasmes culinaires:
-omelette aux pommes de terre
-tarte à l’oignon
-purée “étouffe chrétien” et ses diots de Savoie
-tartiflette grassouillette…
Il semble que le fait de n’avoir pas fait son pélerinage gastronomique annuel en Savoie déplaise à mon estomac… Il faudra pourtant qu’il admette qu’en Bolivie, le fromage fondu, ce n’est pas leur péché mignon…

mercredi 8 août 2007

Défilé pour l'Unité

Le défilé de cette année avait quelque chose d’exceptionnel. En effet, le président Evo Morales ne s’est pas contenté d’un traditionnel défilé militaire: il a invité à participer aux réjouissances de la Fête Nationale des délégations représentant quasiment toutes les communautés indigènes de Bolivie, c'est-à-dire les "pueblos originarios". En tête de ce cortège hors du commun, les Ponchos Rojos, jadis marxistes, aujourd’hui à forte tendance indigéniste, un groupe plutôt craint par les nantis de l’Oriente… Les délégations indigènes se sont donc succédées sur l’aéroport du Trompillo à Santa Cruz: quechuas, guaranis, tarabucos, chiquitanos… tous étaient là, en costume traditionnel et avec leurs instruments de musique propres. Ce défilé hors normes intégrait aussi les différentes organisations syndicales que le président Evo Morales n’a pas manqué de saluer -les journaux ne parlent que de ça: Evo a décidé qu'à partir de maintenant il chanterait l'hymne national une main sur le coeur et le poing levé...
Ensuite a pu commencer la vraie parade militaire des différentes unités de l’armée bolivienne, toutes levant la jambe à l’horizontale, et certaines revêtant un uniforme directement emprunté aux nazis. Le casque et les bottes rappèleraient de mauvais souvenirs à certains européens… Autre particularité, dans le défilé des délégations indigènes s’était glissé un groupe vêtu de blanc et portant des slogans religieux, plus particulièrement évangélistes. Cherchez l’erreur… En ce moment, la Bolivie et son président cherchent à affirmer une unité nationale au dela des différences culturelles, mais lorsque l’on entend une haute autorité de l’Eglise affirmer “qu’il n’y a pas de Patrie sans Dieu”, qu’il faut appuyer l’Armée, et qu’on voit au milieu de la parade de la Fête Nationale un groupe d’Evangélistes, on se demande où est le vrai combat…

mardi 7 août 2007

Madame l'aventurière

Jean Chalon, Le lumineux destin d’Alexandra David Néel, 1985.

Je viens de terminer la biographie de l’aventurière et exploratrice Alexandra David Néel par Jean Chalon, oeuvre très interesante en ce qu’elle retrace la vie de la célèbre orientaliste pas à pas, et de manière très documentée et illustrée par de nombreux extraits de journaux de voyages et autres textes écrits par Alexandra elle-même. Et ce n’est pas ce qui manque; citons Chalon:
“Alexandra ne s’est jamais arrêtée. Bondissant sans cesse en avant, sans cesse en mouvement, même quand on la croit immobilisée à sa table de travail, celle qui, centenaire, faisait renouveler son passeport, n’a consenti à se reposer qu’en consentant à mourir.” (p.553, Postface)
Rappelons au passage qu’Alexandra David Néel est née en 1868 et est décédée en 1969, à la veille de son 101 ème anniversaire.
Quant à ses multiples facettes, Chalon nous dit lui-même qu’il a voulu raconter:
“l’histoire d’une femme exceptionnelle par la puissance de ses dons et surtout par la longueur de sa vie: anarchiste, cantatrice, bouddhiste, exploratrice, orientaliste, journaliste, écrivain…” (p.554, Postface)
Alexandra David Néel est avant tout connue pour avoir été la première femme étrangère à pénétrer dans la cité interdite de Lhassa au Tibet. Voici quelques notes sur cette fabuleuse expédition:
“Alexandra vient d’entrer dans sa cinquante-cinquième année (…) Elle a le visage brûlé par le soleil et le vent. Pour accentuer son “bronzage” et avoir l’air d’une vraie Tibétaine, elle s’enduit la figure de suie prise aux parois de son chaudron. Avec de l’encre de Chine, elle noircit ses cheveux.” (p.334)
“Peu après, premier arrêt dans une ferme tibétaine. Dans ces trois années d’errances, Alexandra en a connu des fermes, mais elle n’y est jamais entrée en mendiante. Cette fois, elle doit, pour se plier à son personnage, tendre la main et “sacrifier à toutes ses répugnances”. Elle accepte de manger des déchets de viande tendus par une brave paysanne sur un pan de sa robe qui, depuis des années, sert de torchon et de mouchoir, pour n’évoquer que ces usages là…” (p.336)
Après de longs mois de souffrances, Alexandra peut enfin crier:
“Nous sommes à Lhassa, victoires aux Dieux, les démons sont vaincus.”
C’est que l’exploratice ne s’est jamais laissée décourager par quoi que ce soit, et c’est cette même expédition à Lhassa qu’elle avait auparavant qualifiée de “longue promenade”… Jean Chalon le dit très bien lui-même:
“J’aurais pu baptiser cette autobiographie “Portrait d’une Indomptable”. Car c’est la grande leçon qui se dégage de ce destin: ne jamais se laisser abattre par aucune adversité, ni par aucun bonheur.” (p.554)
Pour conclure, je retiendrai à mon tour une phrase d’Alexandra, que je m’efforce d’appliquer de jour en jour:
“Choisissez une étoile, ne la quittez pas des yeux. Elle vous fera avancer loin, sans fatigue et sans peine.”

lundi 6 août 2007

"Allons enfants de la Patrie..."

Aujourd’hui 6 août c’est la Fête Nationale bolivienne et demain ce sera le défilé militaire, plus ou moins comme en France. Mais ce que nous n’avons pas et que les boliviens considèrent comme un manque de civisme, c’est le traditionnel défilé des écoles qui s’est déroulé hier à Cochabamba.
(Photo:Emi)
Toutes les écoles et collèges de la ville y participent et c’est un événement qu’aucune famille ne saurait manquer. Les différents groupes scolaires s’y préparent depuis quelques temps déjà: c’est que le tout est admirablement organisé. D’abord s’avance le porte drapeau, qui porte les couleurs de son école et qui est souvent le meilleur élève. C’est donc un honneur d’avoir ce rôle. Suit la fanfare, composée par les élèves eux-mêmes, qui joue des airs plutôt militaires et marchent avec une rigueur que notre Garde Républicaine pourrait leur envier. Ensuite viennent les élèves. Certaines jeunes filles sont habillées en majorettes et manient le bâton avec agilité, et ce dès leur plus jeune âge. Le gros de l’effectif est vêtu de son uniforme traditionnel: pantalon noir et chemise blanche pour les garçons, blouse pour les filles. Certaines écoles se distinguent cependant par un magnifique uniforme écossais ou par un bérêt qui les feraient presque ressembler à notre Légion Etrangère.
A la fin du cortège viennent les professeurs, vus sous leur meilleur jour et suscitant un véritable respect…

(Photo:Emi)

Comble du divertissement pour la française anti militariste que je suis: une des fanfares jouait La Marseillaise!! Alors je veux bien que les boliviens s’étonnent que les petits français ne défilent pas comme eux pour la Fête Nationale, mais il y a quand même des limites, et je ne vois pas vraiment le lien, en Bolivie, entre un chant guerrier qu’est la Marseillaise et le défilé des écoles. Quelles sont donc leurs valeurs éducatives?
Par ailleurs, j’ai remarqué la présence de nombreuses écoles catholiques, évangélistes et autres écoles religieuses. Il me semble que nous manquons peut-être de civisme mais qu’au moins chez nous la laïcité est un peu mieux respectée, surtout qu'il s'agit ici de donner une importance à des tendances religieuses assez extrêmes, voir même en France considérées comme des sectes…

dimanche 5 août 2007

La fleur mystère

Il y a des choses comme ça dans la vie qui ne s'expliquent pas, et dans ce cas, une simple petit fleur m'amène à me poser des questions existentielles. En fait ce n'est pas une simple fleur, c'est la fameuse edelweiss, celle dont tous les montagnards rêvent. Et bien il se trouve qu'en plus de 20 ans d'expériences alpines, je ne lui ai jamais vu le bout du nez... Et il suffit que je me trouve au bout du monde pour que mes compagnons de randonnées de toujours en croisent une sur leur chemin... Intriguant... Pourquoi? Est-ce que moi aussi je vais trouver une "edelweiss" sur mon chemin, dans mon petit bout du monde? Quelle forme et quel aspect, quelles signification prendra-t-elle?...

samedi 4 août 2007

Le jour de la Pachamama

Chaque premier vendredi du mois, dans certaines maisons de Bolivie, on fait la Q’oa, l’offrande a la Pachamama, la Terre Mère. En Bolivie cette croyance dans les forces de la nature est très forte et très ancrée dans les esprits. On vénère la Terre Mère et on lui fait des offrandes pour qu’elle nous protège, nous qui souvent la maltraitons.Voilà pour le message.
En ce qui concerne la cérémonie, elle est très simple. On allume d’abord un petit brasero dans la cour de la maison. Une fois que les braises ont réduit, on y place des offrandes qu’on a été acheter au marché, enveloppées dans du papier journal, un petit paquet spécialement préparé pour l’occasion. Ces offrandes que l’ont va donner comme nourriture à la Pachamama sont les suivantes:
-de l’encens et autres herbes odoriférantes comme le copal ou la q’oa
-de la graisse pour nourrir la Pachamama (on dit qu’il ne faut pas lui donner de sang parce qu’elle s’y habitue…)
-des petites figurines qui représentent le travail, la maison, l’argent, une voiture, l’amour, en bref tout ce qu’on est susceptible de demander à la Pachamama.
Toutes ces petites choses se consument peu à peu. On dit que parfois la Pachamama mange lentement, refuse presque les offrandes; parfois au contraire elle meurt de faim et les mange d’un coup!
Au 4 coins du brasero on jette un peu d’alcool à 90 (la Pachamama aime ça), puis on refait le même geste avec un délicieux alcohol de cerise (car elle aime aussi le sucré) que l’on partage avec elle.
Cette cérémonie est très spirituelle et en même temps dégage une force très concrète. Dans les fumées d’encens et de copal on se régénère, on puise de l’énergie. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti hier soir…

jeudi 2 août 2007

Il faut vivre pour manger, et non pas...

Il faut absolument que je vous tienne au courant de ce que mon estomac ingurgite avec bonheur chaque midi et qui risque fort de surprendre ceux qui me connaissent: je veux parler de la soupe. Il est vrai qu’en France, la soupe n’est pas ma tasse de thé, mais celles de Cochabamba n’ont rien de comparable. Je vais de suite vous les décrire, en attendant de pouvoir, peut-être, vous donner quelques recettes.
A Cochabamba, la soupe, c’est sacré, et c’est nourrissant. Au fond de votre assiette de soupe vous trouverez des aliments de base. Au choix:
-quinoa
-riz
-pâtes
-chuño (pomme de terre de couleur noire qui a été déshydratée et séchée au soleil.C’est plutôt une spécialité de l’Altiplano)
-maïs (il y en a de toutes les tailles et de toutes les couleurs mais le plus courant c'est le mote, de gros grains blancs tout à fait délicieux et qu'on peut même croquer à toute heure de la journée comme une friandise)
-mani (une sorte de cacahuete)
-j’ai même hier trouvé de la papaye
Ensuite, des constantes:
-quelques fèves
-une ou deux pommes de terre
-un morceau de viande qui peut être du poulet ou du boeuf par exemple.
Quant au bouillon, il peut être de différentes couleurs et différentes textures: plutôt épais, velouté, ou bien liquide; avec des herbes comme le persil ou d’autres que l’on n’a pas en France et qui lui donnent une couleur verte, ou bien rouge orangé que l’on peut mélanger avec du fromage (de vache, mais dont la texture rappelle celle de la féta).
Et puis pour terminer ce délicieux chapitre sur la soupe, il faut dire que celle ci ne serait rien sans la llajua, cette succulente sauce piquante faite avec du locoto (sorte de piment) frais et écrasé, toujours présente sur la table et que l’on ajoute à tous les plats pour leur donner leur vraie saveur locale.
Il me semble que j’ai dû vous mettre l’eau à la bouche. Malheureusement je ne peux pas vous en dire plus pour le moment car les recettes et les astuces se trouvent bien cachées dans le secret des cuisines de Cochabamba…