mardi 31 juillet 2007

Le Cerro Rico

Le Cerro Rico de Potosi a commencé à être exploité en 1545 après la découverte par l’indien Diego Wallpa de veines d’argent dans cette montagne qui domine la ville. Depuis, le Cerro n’a cessé d’être creusé, fouillé, percé de tous côtés. Aujourd’hui, sa forme n’a plus rien à voir avec celle qu’il pouvait avoir au XVI ème siècle et il ne ressemble plus vraiment à une montagne mais à un amas de terre défiguré par des centaines de bocaminas, d’entrées de mines. Cependant, le Cerro n’a pas encore dévoilé toutes ses richesses et on dit que 10 000 mineurs y travaillent quotidiennement à la recherche des multiples métaux précieux qui s’y cachent: bronze, argent, étain... La totalité des travailleurs est employée par des coopératives privées –contrairement à d’autres régions de Bolivie où l’Etat est encore le principal propriétaire des mines- qui brassent des millions de dollars et possèdent même leurs propres usines de traitement du minerai. Ces coopératives n’ont aucun scrupules et emploient tout le monde du moment qu’elles font du bénéfice. C’est pour cela que le Cerro Rico est peuplé d’enfants qui descendent au fond dès l’âge de 12 ans, parfois avant. A une certaine époque encore récente, l’ex président de la République Gonzalo Sanchez de Lozada –dit “Goni”- possédait une grande partie du Cerro qu’il faisait exploiter pour son propre compte et dont les bénéfices partaient tout droit vers les Etats-Unis. Aujourd’hui, le Cerro Rico est fatigué et menace de s’écrouler à cause de cette exploitation sauvage. Les mineurs qui y travaillent et surtout les coopératives refusent cependant de se retirer, mème si le travail doit alors se faire dans des conditions de sécurité déplorables qui se chiffrent à un accident par jour…

(Photo:Emi)

Dans les entrailles de la Terre

Me voilà de retour après 3 jours intenses à Potosí, dont je vais vous raconter le moment le plus fort: mon entrée dans une des mines du Cerro Rico. Après avoir étudié ce sujet et en avoir écrit un mémoire, il fallait bien un jour que je pénètre dans ces entrailles de la terre que j’avais décrites avec tant d’intérêt. C’est chose faite.
(Photo:Emi)
Nous sommes montés en groupe avec le bus de l’Association sur les chemins escarpés du Cerro Rico jusqu’à une entrée de mine, une bocamina. Là, nous avons revêtu l’équipement indispensable: casque, lampe, appréhension, et nous sommes entrés, accompagnés par Maura, une femme qui a travaillé dans la mine, et un jeune garçon qui lui y travaille toujours… A l’intérieur, les galeries sont étroites, sombres, et il faut sans cesse se pencher pour ne pas se cogner la tête. Les gaz assèchent le gosier et l’atmosphère est assez lourde. (Photos:Emi)Surtout, même si on a peur de glisser, ne pas s’accrocher aux parois: c’est de l’arsenic pur. On s’arrête dans une espèce de grotte, celle du Tio, le Diable de la mine, le gardien du minerai. On lui fait des offrandes, on les partage avec lui: coca, cigarettes, alcool. On prend son temps. Maura, qui semble dans son élément dans ce lieu peu hospitalier, nous raconte des légendes du Tio. On lève la tête et on peut voir dans toute sa splendeur ce minerai tant recherché, l’argent.
Voilà en quelques mots mon expérience de la mine. Le reste est difficile à exrpimer avec des mots. Je n’ai en fait pas vraiment eu peur, ce n’était que l’illustration de tout ce que j’avais pu lire. Cependant, il règne au fond une sorte d’inquiétude, celle de se dire que dans ce monde à part, totalement étranger, on ne contrôle plus rien, et surtout plus sa vie. On est à la merci du Tio et on le sent. Lorsqu’on sort, on a vécu une expérience unique, on a accédé à une autre dimension, on a pris concience de ce qu'on est.
(Photo:Emi)

vendredi 27 juillet 2007

L'amour du risque

Les choses vont se gâter en Bolivie, incessamment sous peu. On connaissait déjà l’inimitié existante entre les Cambas –ceux de l’Oriente- et les Kollas –ceux de l’Altiplano. Et bien il se trouve qu’en ce moment les choses sont en train de prendre une toute autre tournure, notamment avec l’action du Président Evo Morales. Il est en train de récativer le mouvement syndical –il a par exemple hier inauguré l’immeuble qu’il vient d’offrir à la COD –la Centrale Ouvrière Départementale de Cochabamba- et, chose encore plus forte, vient de réorganiser les différentes divisions de l’armée en intégrant dans chacune d’elles un certain nombre d’indigènes, en particulier dans la région de Santa Cruz, le fief des Cambas. La chose peut donc exploser à n’importe quel moment, et dans ces circonstances il vaut mieux, pour un gringo ou assimilé, ne pas trop montrer le bout de son nez… car si le pays prend feu, on brûlera en premier tout ce qui est étranger, dans un grand élan nationaliste.
C'est dans ces conditions peu favorables au tourisme que je pars ce soir, (pour le week end seulement, en principe...) en direction de Potosí avec un groupe de l’Association Voix Libres, en espérant avoir le temps de rentrer à Cochabamba avant que les choses sérieuses ne commencent…

jeudi 26 juillet 2007

Une histoire capitale

Depuis une semaine on ne parle que de ça. On sait que la Bolivie compte deux capitales: La Paz est la capitale économique et là où siège le pouvoir exécutif, Sucre est la capitale constitutionnelle. Mais voilà que les habitants de Sucre veulent faire déménager le siège du gouvernement et ainsi devenir capitale à plein temps. En voilà une affaire! D’ailleurs, peut-être que d’autres villes pourraient aspirer à cette fonction?
Revenons un peu en arrière.
Après la Conquête espagnole, on a découvert les mines de Potosí, en 1545. A partir de ce moment, toute l’activité de la Colonie s’est concentrée autour de la Ville Impériale et du commerce de l’argent. Sucre a été désignée capitale de par sa proximité avec les mines. Plus tard, on a découvert qu’on pouvait réaliser un amalgame à partir du mercure. Celui-ci se trouvait dans les mines de Huancavelica, dans le Pérou actuel. On a donc construit une autre ville, La Paz, comme intermédiaire entre les deux principales villes minières de la Colonie. Par la suite, il a fallu alimenter les nombreux habitants de Potosí –rappelons que la ville en a compté jusqu’à 120 000 en 1600-. Les régions de Cochabamba et de Tarija, au climat idéal, fournissaient tous les fruits, légumes et autres richesses nécessaires, on y a donc fondé deux villes. Les siècles ont passé, le cycle de l’argent est arrivé à son terme et la production minière s’est orientée vers l’étain, qui lui se trouvait dans la région de Oruro, laquelle a donc pris une importante toute nouvelle. En 1899, les pouvoirs économiques de l’argent et de l’étain entrent en confrontation et le pays connaît une guerre civile au terme de laquelle la capitale sera déplacée à La Paz.
On remarque donc que chacune des villes importantes de Bolivie pourrait pretendre au statut de capitale, chacune ayant en effet représenté un point important dans l’histoire du pays. Les habitants de Cochabamba, qui ne sont pas peu fiers de leur ville, affirment que c’est à eux que reviendrait logiquement le statut de capitale de la Bolivie, de par leur position centrale. Et puis, le grand libérateur Simon Bolivar n’avait-il pas affirmé que la capitale du nouvel état formé après l’Indépendance devrait être Cochabamba?

mercredi 25 juillet 2007

La manie de la photo

Voici une photo que j'ai prise à la demande de l'association pour immortaliser la remise de couvertures aux familles. La dernière fois déjà, des photos avaient été prises lors de la remise de matelas aux personnes âgées les plus nécessiteuses de K'ara K'ara. Histoire de prouver que l'action de Voix Libres donne des résultats concrets. Histoire aussi, peut-être, de faire que les bénéficiaires se rendent compte de la "chance" qu'ils ont que des étrangers "veuillent bien" les aider à "changer leur vie"... Lourd à porter...

(Photo:Emi)

Sans pitié

Entendu pendant le match de foot diffusé hier à la télé bolivienne et opposant l’équipe nationale des moins de 20 ans à leurs collègues équatoriens. Attention, les supporters boliviens sont quelque peu… désabusés face aux “exploits” de leur équipe:
Ils n’ont pas de tactique de toute façon, c’est du “ça vient comme ça peut”…”
“Mais tirez bon sang! Les autres tirent de loin, c’est pour ça qu’ils ont marqué!

- L’entraîneur a dû leur expliquer avant: “Tu vois, ça c’est un ballon, et il faut le mettre dans la cage"!
- Ils ne savent même pas ce que c’est qu’un but!
- Et en plus il paraît qu’on leur avait promis 2000 dollars s’ils gagnaient.
- C’est pour ça, ils ont dû aller faire la fête avant, ils sont bourrés c’est tout!
- 2000 dollars! Des coups de pieds aux fesses oui!!
- On devraient aller sur le terrain leur montrer comment jouer.
- Mais tirez bon sang, bande de trouillards!”
Et puis pour finir un commentaire désabusé:
Je ne sais même pas pourquoi vous regardez. Moi je ne regarde même plus, nous les boliviens, JAMAIS on a gagné un match, moi je ne m’enthousiasme plus…”
Et le même d’ajouter:
Tirez! Bande de lâches!”
A se tordre de rire! A noter: le match avait lieu dans le stade mythique du Maracana à Rio, lequel était quasiment vide:
"Evidemment! Qui aurait envie de voir ça? Moi en tout cas je n'y serais pas allé!!"

mardi 24 juillet 2007

Photo

Prise hier soir en redescendant en moto de Alto K'ara K'ara, au soleil couchant, avec l'ami Nicanor, un des responsables de Voix Libres à K'ara K'ara.
(Photo:Emi)

Rentrée des classes

Hier lundi 23 juillet tous les enfants boliviens retournaient à l’école après des vacances d’hiver qui se sont prolongées à cause du froid innattendu de cette année. Ceux de K’ara K’ara sont donc retournés à l’école le matin, et l’après midi à l’aide aux devoirs mise en place par l’Association Voix Libres. Il faut dire qu’en Bolivie, les enfants ont beaucoup moins de vacances qu’en France mais ne vont en classe qu’une demie journée, le matin ou l’après midi. Les petits sont d’ailleurs très étonnés lorsque je leur dis qu’une journée d’école en France, dans notre pays très “avancé”, dure environ 7 heures. Lorsqu’on connaît la capacité de concentration d’un élève entre 12 et 16 ans, on se demande donc lequel des deux systèmes est en réalité le plus efficace. Bien sûr, me direz-vous, mais le niveau des études en Bolivie est bien inférieur à la France. Et bien rien n’est moins sûr justement. Il est vrai que les enfants de K’ara K’ara ont de grosses lacunes, mais c’est avant tout parce qu’à la maison personne ne peut les aider à faire leurs devoirs, la plupart des parents sachant à peine lire et écrire –voir même pas du tout-, et beaucoup d’entre eux parlant essentiellement quechua. Cela n’est pas sans rappeler la situation de nombreux élèves des quartiers dits “difficiles” de la région parisienne, “issus de l’immigration” comme on dit. La situation n’est donc pas si différente, et il faut arrêter de croire que le “Tiers Monde” est un nid d’incultes et que nous, “pays développés”, ne formons que des cerveaux.
Bref, j’ai commencé hier un petit travail avec les enfants de Alto K’ara K’ara, par deux groupes de 6. Chaque groupe a écrit un petit conte et j’ai pu me rendre compte de l’étendue des dégâts. Que les professeurs français se rassurent, les petits boliviens ne savent pas non plus ce que c’est qu’un verbe!!

lundi 23 juillet 2007

Visite au cimetière

Le dimanche à Cochabamba, c'est la visite au cimetière. Des dizaines de gens viennent rendre visite à leurs morts. Le cimetière est immense et se divise en deux parties, la partie haute et la partie basse. Tous au long des grandes allées bordées d'arbres s'élèvent d'impressionnants mausolées, ceux des familles riches, qui n'ont rien à envier à ceux du Père Lachaise. Plus loin, ce sont les petites niches, plus bon marché, mais où les morts ne restent que 5 ans, le temps de la concession. Après il faut les emmener ailleurs, souvent on les fait incinérer. Les petites niches se trouvent encastrées dans des murs assez haut et il faut donc parfois une échelle pour y accéder. On vient changer les fleurs du parent décédé, on lui redonne à boire de l'eau propre, on lui parle, on ménage sa susceptibilité. Certains par exemple n'aiment pas que leur photo soit cachée par le bouquet de fleurs. D'autres, si les fleurs ne sont pas à leur goût, les font fâner. C'est comme ça depuis toujours et on le respecte. Et puis en Bolivie, la mort n'est surtout pas honteuse, elle fait partie de la vie. C'est pour cela qu'on vient au cimetière en famille, chaque dimanche, comme si on allait visiter la grand-mère à la campagne. Dans toutes les allées des petits proposent leurs services, par exemple le nettoyage des l'emplacement, c'est leur travail, j'en avais déjà parlé. Le problème c'est que la mort n'est pas toujours respectée et que les gardiens du cimetière ne font pas leur travail correctement: de plus en plus de pierre sont volées, pour les revendre parce que le cours du marbre est plutôt bon. Décidément, on vend vraiment de tout...

Je précise que cette photo n'est pas de moi, j'espére vous proposer plus tard un vrai reportage photo des différents lieux dont je vous parle!

samedi 21 juillet 2007

Dernière minute

J'ai longuement discuté avec un des responsables de l'Association. Je commence donc lundi mon travail auprès des enfants: je suis chargée de les aider dans leurs devoirs en vérifiant leur orthographe -lourde tâche, apparemment- et donc de faire un travail très concret en appui de celui que réalisent déjà les professeurs. Les enfants sont organisés en 3 niveaux différents: Maya, Paya et Kimsa (ce qui signifie 1, 2, et 3 en aymara) et vont de la maternelle jusqu'à environ 13 ans, ce qui correspondrait à la 5ème chez nous. Je vais d'abord voir leurs difficultés et tenter d'y remédier par de petites fiches. Ensuite peut-être que je pourrai construire avec eux des choses plus concrètes. Enfin un programme réaliste! Pourvu que ça dure...

Ambiance

Pour répondre au commentaire du message précédent, je dois dire que mon travail de bénévole n'a pas encore commencé. Il faut dire que les boliviens ne se caractérisent pas par un sens aigu de l'organisation. C'est en fait le contraire: une totale désorganisation que eux nomment du joli nom de situation "informelle". On devait aller à La Paz, finalement aux dernières nouvelles on ne partait plus à cause du blocus des routes. J'apprends cependant le lendemain matin qu'un petit groupe de l'Association est parti quand même, sans moi donc... C'est bien dommage car à la capitale étaient réunis tous les enfants autour de la présidente Marianne Sébastien... Passons...
J'ai donc décidé de venir habiter au "bureau" de Voix Libres Cochabamba pour être comme on dit, au plus près de l'action.
Comme je l'ai dit, je suis finalement montée hier dans "les ordures", à la décharge de Kara Kara. Je suis restée environ une heure, on m'a montré les locaux... Mais toujours rien de concret. Les gens ont là bas comme qui dirait une grave maladie, la "réunionite aigüe" qui se traduit par des symptômes tels que "il faut qu'on se réunisse", "il faut voir avec les professeurs" ou bien des crises terribles de "on verra demain", ce qui se traduit en fait par "on ne fait rien"... Je ronge mon frein et espère que les choses vont se concrétiser, peut être avec le retour de la Présidente à Cochabamba, de manière à m'éviter l'ennui et laisser place à l'action.

K'ara k'ara

Aujourd'hui je suis montée à la décharge de Kara Kara, sur les hauteurs de Cochabamba. Là bas vivent environ 200 personnes -sans compter les enfants, qui à première vue sont nombreux et plutôt livrés à eux-mêmes. Kara Kara se trouve à environ 1 demie heure du centre ville et on y accède plus par une piste pleine de poussière que par une route. Les gens vivent dans de petites maisons en briques dont certaines n'ont pas de toît et qui ne sont en fait qu'une pièce qui sert de chambre, de cuisine et aussi du reste... C'est là que l'Association Voix Libres a décidé de s'installer. Au début il n'y avait rien et puis on a construit une école, on a évalué les besoins, on a fait venir un médecin, une infirmière, des éducateurs. On a commencé à sortir les enfants des ordures pour les amener vers les salles de classe, on leur a donné une éducation à la santé. Maintenant d'autres personnes viennent s'installer autour de la décharge, par exemple des "sans terre" ou des "sans toit", même si ceux qui travaillent comme récolecteurs d'ordures ne veulent plus accepter trop de monde, de peur de ne plus avoir assez de travail pour tous. De plus autour de la décharge vivent aussi des communautés autochtones et l'espace est bien réglementé. Malgré ce qu'on pourrait croire l'ambiance là haut n'est pas au désespoir et les gens, même s'il n'ont pas grand chose, sont très acceuillants. On sent malgré tout que les difficultés que certains connaissent sont assez lourdes à porter et que les choses ne pourront pas changer du jour au lendemain. Pourtant, comme me l'a dit un jeune garçon, "l'association s'appelle Voix Libres parce que nous sommes tous libres", l'espoir est là. Alors allons-y!

jeudi 19 juillet 2007

Point route

Depuis quelques temps déjà les mineurs sont en alerte. Ceux du syndicat voulaient que la nationalisation des mines de Posokoni devienne une loi: c'est chose faite depuis hier soir. Mais les mineurs coopérativistes ne l'entendent pas de cette oreille et refusent la nationalisation, sans doute un peu manipulés par des partis politiques de l'opposition et par des intérêts étrangers. Résultat des courses: blocus des routes. Les différentes chaines de télé montrent en boucle les images des mineurs allongés sur la route, bien déterminés à ne pas céder. On voit aussi des tonnes de gens entassés à la gare routière de Cochabamba en attendant désespérément de pouvoir prendre un bus. Car à cause du blocus -le plus proche se trouve à Parotani, au kilomètre 40 de la route Cocha-La Paz-, tous les voyages de Cochabamba à La Paz et Oruro sont interrompus. Inutile de vous dire que la colère monte chez les passagers...
Dans l'Oriente, ce sont les indigènes qui se mobilisent aussi en bloquant les routes pour une histoire de terres.
A Tarija hier, un jour de "paro cívico", une sorte de grève générale.
A El Alto enfin, aujourd'hui a lieu le "cabildo", une réunion génerale où des milliers d'indigènes là aussi sont attendus.
Le trafic dans l'ensemble du pays est donc perturbé et des embouteillages monstres sont à prévoir dès que les premiers "bloqueos" vont être levés. Conseil pratique: ne sortez pas!

mercredi 18 juillet 2007

Bolivia!

Je suis bien arrivée en Bolivie depuis hier. Je suis á Cochabamba avec les gens de Voix Libres qui me font découvrir leur travail dans la bonne humeur. Demain je pars á La Paz pour rencontrer tous les enfants qui y sont rassemblés. Je prépare des pulls...

dimanche 15 juillet 2007

Miss postiche

Ce vendredi avait lieu à La Paz l'élection de la "Cholita paceña 2007", en quelque sorte la miss de l'année version traditionnelle. La grande gagnante de cette année était -nous pouvons en parler au passé- une jeune aymara, Mariela Mollinedo. Mais celle-ci s'est rendue coupable de haute trahison, ce qui lui a valu son immédiate descalification: Mariela est en effet née dans le Département de La Paz mais a très tôt émigré vers l'Argentine où, "pour éviter la discrimination et faciliter son intégration", elle a décidé de ... couper ses tresses!!! Grave erreur! Le jury de la "cholita paceña" n'a pas plaisanté ni hésité une seule seconde, et la belle Mariela a aussitôt été déchue de son titre. Car ce concours n'est pas seulement un concours de beauté, c'est aussi une revendication culturelle où l'on réaffirme sa fierté d'être "cholita" et qui valorise les danses et les traditions des communautés andines. Alors une cholita avec des tresses postiches, mais où va-t-on?!!

samedi 14 juillet 2007

Musique Bolivienne

Si vous vous trouvez dans les Alpes en vacances et que vous voulez divertir vos soirées, vous reposer après une bonne journée de rando ou de farniente au bord du lac d'Annecy, allez jeter un coup d'oeil sur le site d'un groupe Bolivien, Machaqa, en tournée cet été en Savoie et Haute Savoie. Le groupe est né en France il y a quelques années déjà et sa musique a évolué au cours du temps. Ils vous présentent aujourd'hui des morceaux plus moderne avec toujours une inspiration folklorique mais une tendance plutôt "fusion". Avant d'aller les voir en concert, vous pouvez aller faire un tour sur le site pour écouter des extraits ou voir des videos en concert, connaître les musiciens et leur parcours... Evidemment on est maintenant un peu loin du folklore pur ou de la musique traditionnelle, et pour moi qui suit une "extremista" de la musique bolivienne, je suis parfois un peu déroutée. Alors allez y sans a priori, pour voir, et à un moment je vous assure que vous y trouverez quelque chose qui vous séduira!
Allez aussi -impérativement!- voir sur le site de Daily Motion! Tapez "Machaqa" dans la "recherche". C'est une video dans un resto, il y a beaucoup de bruit autour, mais justement cela vous donnera à voir et surtout à entendre l'étendue de leurs talents!

http://machaqa.chez-alice.fr

TOURNEE ETE 2007
( LES ALPES-SAVOIE-HAUTE SAVOIE ET AUTRES)
JUILLET
LE 01 PARIS 13EME AU THEATRE 13
LE 10 MORZINE 74 A L’EGLISE
LE 11 CREST VOLAND 73
LE 12 LES MENUIRES 73
LE 13 GREOUX LES BAINS 04
LE 14 BRAMANS 73
LE 18 MORILLON 74
LE 19 LA LECHERE 73 A 17H30
LE 19 AUSSOIS A 21H
LE 20 SAINT FRANCOIS LONGCHAMP 73
LE 21 LA FERRIERE 38
LE 24 VAL DE PRES 05
Le 26 ANCELLE 05 CONCERT + STAGE SIKU
LE 27 NOVALAISE 73
LE 29 LA GIETTAZ 73
LE 30 PRAZ SUR ARLY 74
LE 31 COHENNOZ 73
AOÛT
LE 03 MONTAIMONT 73
LE 04 ARGENTINE 73
LE 07 LE PUY SAINT VINCENT 05
LE 08 MORILLON 74
LE 09 LA LECHERE 73
LE 10 SAINT FRANCOIS LONGCHAMP 73
LE 12 CORDON 74
LE 13 PRALOGNAN LA VANOISE 73
LE 15 LA TOUSSUIRE 73
LE 17 MORZINE 74
LE 20 LA SALLE LES ALPES 05
LE 21 AUSSOIS 73
LE 23 FLUMET 73
LE 25 MALAUNAY 76
LE 26 URCEL 02
SEPTEMBRE
LE 01 DIJON 21
LE 08 LANGOIRAND 33
LE 09 DECIZE 58

lundi 9 juillet 2007

Potosi road movie

Dans le cadre du Festival PARIS CINEMA,
AGAT Films & Cie / Ex Nihilo
a le plaisir de vous annoncer les projections suivantes :

POTOSI, LE TEMPS DU VOYAGE

Un film de Ron HAVILIO En sélection officielle
Mercredi 11 juillet à 19h et 21h30
Jeudi 12 juillet à 13h30 et 16h
Vendredi 13 juillet à 13h et 15h30

Au MK2 Bibliothèque
128-162 avenue de France - Paris 13 Metro Ligne 14, Bibliothèque François Mitterrand
En 1970, après leur mariage à Buenos Aires, Ron et Jacqueline ont pris la route des Andes, avec sacs à dos et appareils photos. Traversant la Bolivie pour se rendre à Cuzco, ils découvrent la ville de Potosi. 29 ans plus tard, ils reviennent au même endroit, accompagnés cette fois-ci de leurs 3 filles et d’une caméra super 16. Un « road movie », une description dans le temps de Potosi et des Andes, ainsi qu’une introspection du cinéaste et de sa famille.
Documentaires en 2 parties (2h10 + 1h56)
Potosi, le temps du voyage (1ère partie) 2h10mRon Havilio2006, IsraëlPotosi. Le temps du voyage (deuxième partie) 1h56m

vendredi 6 juillet 2007

Digressions sur le temps

Extrait du dernier roman de Bernard Giraudeau intitulé Les dames de nages. Je vous le conseille pour son style simple et poétique et parce que c'est de nouveau une invitation au voyage, de l'autre côté des clichés, chez les vrais gens, et un peu en vous aussi parce que ses phrases vous touchent au plus profond, l'air de rien.
L'extrait que je vous propose est une digression sur le temps, écrite par l'un des personnage féminin, Amélie, le premier amour de Marc, le protagoniste:
"Un jour, l'homme a attaché le temps à une chaîne. Il le mit dans sa poche en le consultant de temps en temps. De temps en temps. Puis il voulut le temps enchaîné à son poignet, croyant ainsi l'apprivoiser et le dominer. Mais c'est le temps qui enchaîna l'homme. Il oublia de lire les ombres, de reconnaître les signes. Il désapprit ce que le soleil lui avait enseigné. C'est ainsi qu'il fut prisonnier du temps. L'homme, autrefois, le prenait quand il le souhaitait. Le temps était là à l'attendre. Il était à prendre. L'homme le regardait. Il avait le temps et le temps était libre. L'homme était libre du temps et le temps était libre des hommes. Mais le temps ainsi attaché à son poignet, enfermé dans les horloges, se mit à tourner en rond comme dans une cage. On lui mit des chiffres pour ne pas le perdre. Il ne fallait pas perdre de temps. C'est ce que l'homme croyait.
Il finit par courir désepérément après lui, celui, bien sûr, qu'il avait enchaîné. L'autre n'avait pas bougé, il était toujours là à attendre et il voyait l'homme passer devant lui en courant sans le regarder, sans s'arrêter pour tenter de le voir puisqu'il avait les yeux fixés sur son poignet. Il poursuivait l'autre temps, celui qu'il avait inventé, un temps aveugle, cruel, remplaçable, un monstre enragé, virtuel, qui finit par le tuer. C'est ainsi que l'homme est devenu mortel. Avant, il s'endormait pour mourir en prenant le temps, se laissant bercer par lui. C'était un dernier mariage. Sachant que le temps était immortel, il partait avec lui sans frayeur, de l'autre côté de la vie."

Quand les mineurs se fâchent

Depuis quelques jours, les mineurs boliviens bloquent les routes, notamment les axes principaux. Aujourd'hui, près de 800 policiers de Cochabamba sont venus déloger à coups de gaz lacrimogènes les 1500 mineurs de Huanuni qui bloquaient le croisement de Caracollo, empêchant la liaison entre les villes de La Paz, Cochabamba et Oruro. Le blocus des routes est un moyen de pression des mineurs sur le gouvernement de Evo Morales pour qu'il mette en pratique les accords qui avaient été signés auparavant. En quelques mots, les mineurs voudraient que soit faite une loi dans laquelle serait stipulée la concession du Cerro Possokoni -jusqu'à maintenant détenu par les coopératives minières- à l'Etat bolivien. Vous l'aurez compris, la re-nationalisation des richesses naturelles est de nouveau d'actualité et pose de nouveau des tas de problèmes.
Depuis quelques jours le dialogue avait été rompu et les villes minières avaient été militarisées. D'anciennes méthodes très en vogue dans les années 60-70, les années noires des dictatures... Mais les mineurs, fidèles à leurs valeurs, ne se sont pas laissé faire et ont répondu aux attaques des policiers à grands coups de dynamite.
Apparemment, les policiers ont réussi a faire évacuer les routes et ont emprisonné 46 mineurs de Huanuni. Mais les dirigeants syndicaux ont déjà annoncé qu'ils se réorganiseraient pour rétablir le blocus. Les mineurs sont de retour!

jeudi 5 juillet 2007

Point météo

Encore un jour de pluie à Paris. Nous sommes le 5 juillet et il fait fait un temps de chien, un froid de canard, c'est la fête à la grenouille...
Dans les Alpes, le Col de l'Iseran est recouvert de neige fraîche tombée hier. Et les journaux télévisés commencent à nous sortir des dates pour établir des records de mauvais temps.
Mais tout cela n'est pas exceptionnel! Ah évidemment, ils parlaient de canicule, c'est râté, alors il faut vite détourner l'attention!
Je tiens tout de même à préciser que nous avons déjà eu des mois de juillet pourris, avant même qu'on ne se pose la question du réchauffement de la planète.Et puis, le col de l'Iseran se situant à 2770 mètres, rien d'extraordinnaire à ce qu'il y tombe de la neige. Imaginons qu'il fasse 20 degrés en bas, l'isothèrme 0 est vite fait à 3000 mètres (voir même un peu plus bas), alors la neige, c'est un peu normal. Il est déjà arrivé que nous y montions en short et que nous redescendions avec un glaçon sur le pare brise de la voiture, en souvenir... Et puis nous avons tous connu des 14 juillet à Chamonix, pluvieux, 10° à tout casser, blottis dans un café, le nez dans un bol de chocolat chaud en attendant vainement que les nuages remontent...
Alors certes, la pluie au mois de juillet, ce n'est pas agréable, on manque de vitamines, on est pas du tout dynamiques, mais ne dramatisons pas! Arrêtons donc de nous plaindre!

Les 7 Merveilles du Monde

Samedi 7 juillet a lieu à Lisbonne l'élection des 7 nouvelles Merveilles du Monde. Cet événement aura lieu dans le stade international Da Luz (celui de l'équipe de foot du Benfica) et réunira des délégations venues du monde entier. Le spectacle durera plus de 3 heures et on y verra des milliers de danseurs et de grands noms tel que le danseur espagnol Joaquin Cortes, la chanteuse portugaise Dulce Pontes ou le tenor José Carreras qui interprèteront ensemble un hymne dédié à cet événement et spécialement composé pour cette occasion. De nombreuses personnalités seront également invitées comme Kofi Annan ou Neil Armstrong.

Voici la liste des sites ou monuments retenus pour l'élection:
-L'Acropole d'Athènes (Grèce),
-L'Alhambra de Grenade (Espagne),
-Angkor Vat (Cambodge),
-Chichén Itzá (Mexique),
-La Statue du Christ rédempteur à Rio de Janeiro (Brésil),
-Le Colisée de Rome (Italie),
-Les statues de l'île de Pâques (Chili),
-La Tour Eiffel de Paris (France),
-La Grande muraille de Chine,
-L'église Sainte-Sophie de Istanbul (Turquie),
-Le Temple de Kiyomizu-dera à Kyoto (Japon),
-Le Kremlin à Moscou (Russie),
-Le Machu Picchu (Pérou),
-Le Château de Neuschwanstein en Bavière (Allemagne),
-Pétra (Jordanie),
-Les Pyramides de Gizeh (Égypte),
-La Statue de la Liberté à New York (États-Unis),
-Stonehenge (Sud de l'Angleterre),
-L'Opéra de Sydney (Australie),
-Le Taj Mahal (Inde),
-Tombouctou (Mali).

Le site du Machu Picchu au Pérou est donc susceptible de faire partie de ces 7 Merveilles du Monde. A la clé, le droit pour les sites choisis d'être protégés et préservées.
Vous pouvez encore voter sur différents sites internet afin de désigner "votre" merveille préférée!
Voici l'adresse d'un blog où vous trouverez de magnifiques photos du Machu Picchu:
Bon vote!!