mercredi 28 février 2007

Crétins des Alpes

« Bougre d’extrait de crétin des Alpes !… » Cette célèbre insulte du capitaine Haddock cache une terrible réalité que retrace un article de Alpes magasine de février 2007. Ceux qu’on a nommé « crétins » puis « anormaux » et « inadaptés » souffraient d’impressionnantes malformations –goitres, membres déformés, petite taille, nez épaté, peau terreuse…- et de retards mentaux irrémédiables. Les médecins ont recherché depuis le 19ème siècle l’origine de ces tares, pour finalement découvrir à la fin de celui-ci que cela était en partie dû au manque d’iode ! A cela s’ajoute la consanguinité, courante dans ces vallées isolées des Savoies, du Valais Suisse, du Val d’Aoste et du Tyrol où de nombreux cas de « crétins » ont été recensés. Ces petits hommes parlant un langage incompréhensible et dont l’espérance de vie ne dépassait pas 30 à 40 ans servaient de « bêtes de somme », portant le bois, le fumier, le charbon, ou encore gardant les vaches dans les alpages. Il faudra des décennies pour qu’ils ne soient plus vus comme des bêtes. On dit pourtant que le mot « crétin » viendrait du Valaisan et dériverait du mot « chrétien »… Le journaliste en conclut : « Heureux sont-ils, ces crétins des Alpes, car le royaume des cieux leur appartient… »

A propos de Diables…

Bessans, village de Maurienne, a aussi ses Diables. Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, leur légende est beaucoup moins empreinte de cosmogonie que celle des Diables des mines boliviennes… Leur origine est tout d’abord beaucoup plus récente puisqu’elle ne remonte qu’à 1857 ; et leur création est avant tout due à… une querelle de clocher entre le curé de Bessans et l’un de ses chantres. Fâchés que la mairie leur refuse le traditionnel repas annuel, les choristes refusent de chanter lors des enterrements des femmes et enfants des employés municipaux. Les choristes en veulent d’ailleurs autant au maire qu’au curé… L’un d’entre eux, Etienne Vincendet, manie aussi le couteau. Après la querelle, il sculpte un horrible diable emportant sous son bras un prêtre ( !) et le dépose à la porte du presbytère. Le curé, qui n’est pas dupe, dépose à son tour le diable devant la porte de Vincendet : retour à l’envoyeur ! Ce petit jeu d’allers et retours diaboliques dure pendant plus d’un mois, jusqu’à ce qu’un voyageur remarque la statuette, la trouve à son goût et l’achète, paraît-il à un bon prix… Fin de l’histoire. Depuis, les sculpteurs de diables se sont faits rares à Bessans et le petit être maléfique séduit surtout les touristes…

vendredi 16 février 2007

Le Diable de la mine


Demain débute le célèbre Carnaval de Oruro (le deuxième d'Amérique Latine en terme d'affluence) qui donne lieu à des défilés de danses et de groupes divers ainsi qu'à différentes traditions. Dans les mines, c'est l'occasion de faire des offrandes au Tio, le Diable de la mine, qui est le gardien du minerai et protège les hommes qui travaillent dans les entrailles de la terre. Aujourd'hui, dans la ville minière de Huanuni par exemple (à environ 100km de Oruro), avait lieu la "ch'alla": il s'agit, par des offrandes d'alcool, de feuilles de coca, de tabac, de remercier lors d'une cérémonie le Tio pour la richesse qu'il donne aux mineurs, mais aussi de solliciter sa protection contre les nombreux accidents qui sont récurrents dans la mine. Chaque mine a son propre Tio et il existe de nombreuses légendes en rapport avec la divinité. Cette croyance est très forte dans les régions minières, sans doute parce que la vie y est plus difficile qu'ailleurs et que les mineurs se sont repliés sur leurs traditions comme pour mieux supporter la dureté de leurs conditions de vie.

jeudi 15 février 2007

Les guérisseurs des Andes

La chaine Arte vient de diffuser un reportage sur les Kallawayas, peuple bolivien du nord du Département de La Paz, reconnus pour leurs connaissances en médecine traditionnelle et leurs dons de guérisseurs. On y suit l'initiation du jeune Cerilo par son père, lui même guérisseur, à travers un périple qui les mènera de leurs terres jusqu'au Pérou en passant par La Paz. A la capitale, le jeune garçon se sent comme étranger dans une ville tentaculaire et bruyante où même ses compatriotes le regardent comme une "bête curieuse" et le prennent en photo. On comprend très rapidement tout le poids que représente la conservation de ses traditions pour Cerilo, car bien que l'UNESCO les ait déclarées "Patrimoine Oral et Immatériel de l'Humanité", celles-ci se perdent peu à peu, notamment à cause du fait que beaucoup de jeunes pensent avant tout à émigrer vers la ville. Le père du garçon fait cependant remarquer que ses traditions ont déjà survécu pendant des siècles et même beaucoup plus, et on comprend que tous ses espoirs reposent sur son fils que l'on voit à la fin du reportage pratiquer son premier rituel au Soleil, perpétuant ainsi les connaissances de son père. Au dela de ce message, les paysages filmés sont magnifiques et on comprend bien que ce sont dans ces montagnes que les Kallawayas puisent leurs forces, et que c'est avec cette nature qu'ils entrent en communion lors de leurs rituels .
Ce reportage est rediffusé sur Arte le 22 février à 16h50.

mardi 13 février 2007

Réconfort...

Rien ne vaut un bon petit plat savoyard pour se téléporter dans les montagnes, loin de la grisaille parisienne! Imaginez-vous au milieu des Aravis, au col ou dans le village des Confins, assis sur l'herbe verte...
Au menu ce soir: "crozets des Aravis" justement.
Voici la recette:
-faire revenir les lardons puis les oignons
-faire cuire les crozets (pour ceux qui ne connaissent pas, les crozets sont de petites pâtes sous forme de petits carrés, typiquement savoyardes)
-une fois que tout cela est prêt, disposer dans un plat les crozets, les lardons et les oignons en y ajoutant de la crème et de la tomme de Savoie (en respectant la phrase: "quand on aime on ne compte pas"!)
Cette recette est très simple, le plus compliqué étant de mettre plus de fromage dans le plat que dans l'estomac du cuisinier...!
Voici une adresse où on déguste de très bons Crozets des Aravis:
Restaurant Le Sanjon
5 rue Ravanel le Rouge
Chamonix (74)
Après une bonne journée de randonnée ou un jour de pluie, c'est toujours le bonheur!

lundi 12 février 2007

Revisiter les Alpes

Je cherche en ce moment une idée de trek dans les Alpes du Nord pour cet été. Les possibiltés sont multiples: un "retour aux sources" sur des sentiers déjà parcourus dans mon enfance, autour du Mont Blanc, du Valais Suisse, quelque chose de plutôt rassurant, ou bien une découverte totale, le dépaysement, le tour du Cervin par exemple... Le problème reste la difficulté mais le besoin d'être dans la montagne sera sans doute plus fort. Quelques jours pour se ressourcer, se dépasser, recharger les batteries! Je continue ma recherche...